Dès mardi matin, ce sont les 420 000 employés des quatre syndicats regroupés au sein du Front commun, à savoir la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui ont lancé le bal.
Comme le 6 novembre dernier, dès 5 h le matin, des dizaines de syndiqués étaient bien visibles devant différents établissements de santé, de services sociaux et scolaires de la région immédiate. Dans leur cas, la grève durera trois jours, pour se terminer jeudi.
Puis, jeudi et vendredi, ce sera au tour des syndiqués de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, de sortir dans la rue pour faire entendre leurs revendications.
Et, toujours jeudi, les syndiqués membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui regroupe 66 000 enseignants œuvrant à Montréal, Québec, en Outaouais, dans les Laurentides, l’Estrie et la Montérégie, enclencheront, eux, une grève illimitée.
Dans ce dernier cas, cela représente 40 % des enseignants, dont ceux du Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) qui, dès mardi matin, avec la grève du Front commun qui touche tout son personnel non enseignant, a fermé jusqu’à nouvel ordre l’ensemble de ses écoles primaires, secondaires et centres de formation générale adulte et professionnelle, ainsi que ses services de garde.
Salaires et conditions de travail à l’enjeu
Comme il y a deux semaines, les salaires et les conditions de travail demeurent toujours l’enjeu de cette partie de bras de fer entre les syndicats et le gouvernement du Québec. Devant l’école Sauvé, sur la 9e Avenue, à Deux-Montagnes, où elles travaillent, Danielle Tremblay, secrétaire, et Caroline Béliveau, éducatrice et déléguée syndicale, ont dénoncé l’offre salariale de 1,9 %, qu’elles ont qualifiée de « ridicule », qui leur a été soumise.
« Travailler avec les enfants, cela prend de la patience, de la passion. C’est une vocation. On prend soin des enfants des autres, on aimerait cela que M. Legault prenne soin de nous aussi », mentionne Mme Tremblay. Pour sa part, Mme Béliveau, a parlé de « surcharge de travail » en tant qu’éducatrice et de « manque de relève ».
À Saint-Eustache, sur la rue Saint-Louis, d’autres syndiqués brandissaient des pancartes et drapeaux devant l’école Notre-Dame. Ouvrier d’entretien à la polyvalente Deux-Montagnes, Claude Gingras disait être là « pour ses droits et nos salaires ».
« On s’occupe des enfants, on s’assure que leurs lieux scolaires soient propres. On travaille fort pour les jeunes et on ne comprend pas pourquoi M. Legault a pas d’argent pour nous, mais qu’il en a pour les Kings et sa gang [de députés] Ça fait une couple d’années qu’il rit de nous; là, c’est assez. On va aller jusqu’au bout; il n’y a rien qui va nous arrêter », de lancer celui qui, après cinq ans, gagne 21,12 $ l’heure.
Un autre gréviste, Roland Rollin, concierge à la polyvalente Deux-Montagnes, a affirmé être « tanné et écœuré ». « Assez, c’est assez. J’espère que ça va aller mieux. On se bat pour les plus jeunes, pour l’avenir. Tout grimpe, sauf nos salaires », de souligner l’homme qui, après 31 années d’ancienneté, reçoit une salaire 22,43 $ l’heure.
Comme cela était le cas début novembre, des grévistes étaient aussi bien postés à l’intersection du chemin d’Oka et de la rue David-Lord, à Saint-Eustache. Parmi eux, Danielle Imbault, préposée aux bénéficiaires au Centre d’hébergement de Saint-Eustache. « Nous sommes de retour parce que le gouvernement ne veut pas négocier. Il ne veut rien comprendre. On veut des augmentations de salaire, de bonnes conditions de travail. Ça n’a pas de bon sens. Il faut donc sortir dehors pour revendiquer nos demandes », de dire celle-ci, alors que les klaxons de voitures et de camions se faisaient entendre en guise d’appui.
Mentionnons, enfin, que le Front commun tiendra plusieurs manifestions dans la région des Laurentides, dont une à Saint-Eustache qui s’amorcera jeudi, dès 13 h 30, rue Grignon, à l’école secondaire des Patriotes.
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