Les services d’urgences ont mis du temps à intervenir, laissant le jeune homme, alors âgé de 18 ans, avec d’importantes séquelles. Étudiant en musique au collège Lionel-Groulx, à cette époque, il n’a eu autre choix, à la suite de ce troublant événement, que de faire une croix sur son rêve de devenir musicien et sur tant d’autres activités qui le passionnaient.
Neuf ans plus tard, juste de sortir de chez lui est devenu une corvée.
Selon les médecins qui l’ont pris en charge à son arrivée à l’hôpital Saint-Luc, la surconsommation de boissons énergisantes serait responsable de ses malheurs.
«J’en buvais une à deux chaque jour depuis environ un an et demi, raconte Simon, d’une voix oscillante, mais cette journée-là, je n’en avais pas bu. Je n’avais pris qu’une ou deux bières.»
Hospitalisé pendant six mois, il est demeuré aux soins intensifs 26 jours et dans le coma pendant 17 jours. Aujourd’hui, il a de la difficulté à s’exprimer, à entendre et à manger. Il se déplace en fauteuil roulant.
Permis de conduire en main
Las d’être cloisonné à la résidence familiale de Saint-Eustache où il a pris possession du garage, adapté à sa condition, il s’est présenté à la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour y passer son examen de conduite, qu’il a réussi, il y a de cela trois ans, mais son permis de conduire ne lui sert guère, sans un véhicule adapté.
«J’aimerais ça sortir de chez nous! Ça fait neuf ans que je suis enfermé ici. J’aimerais retrouver une certaine autonomie» , lance le jeune homme qui, permis de conduire en poche, pourrait par exemple aller à la rencontre d’amis qui sont de plus en plus rares à venir le visiter, ou même se trouver un emploi.
Le seul problème est qu’il doit se procurer un véhicule et que celui-ci doit être adapté pour la conduite avec les mains, notamment.
La SAAQ a accepté de défrayer les frais relatifs à l’adaptation d’un véhicule, mais il n’a pas les 23 000 $ nécessaires à son achat. Seuls les véhicules de marque Dodge Grand Caravan peuvent être transformés.
C’est pour cette raison que sa famille et lui ont créé une page de participation citoyenne GoFundMe afin de récolter cette somme qui, ultimement, pourrait changer sa vie. Au moment d’écrire ces lignes, il avait déjà amassé plus de 3 000 dollars.
Pour faire un don et aider Simon dans sa quête, il suffit de taper son nom dans le moteur de recherche du site GoFundMe.
Un réel danger
Il n’est pas rare de voir un patient, intoxiqué en raison d’une surconsommation de boissons énergisantes, se présenter à l’hôpital pour y être traité. Arythmie, palpitations ou même des arrêts cardiaques causant la mort se produisent plus fréquemment que l’on imagine.
Certifié de l’Académie canadienne de la médecine du sport et médecin omnipraticien, Dr Yvan Bernier est bien placé pour parler de ce sujet. Tel qu’il l’a expliqué, Santé Canada a récemment émis une communication pour limiter à 400 mg la quantité de caféine qu’un individu devrait consommer sur une base quotidienne, soit l’équivalent de trois tasses.
«Le problème des boissons énergisantes est qu’elle ne contienne pas uniquement de la caféine. Elles contiennent aussi d’autres produits inquiétants telle la taurine. Quand on met tout ça ensemble, en y ajoutant de l’alcool à l’occasion, mélangé à de l’effort physique et de la déshydratation, cela multiplie les effets et peut devenir dangereux» , de dire Dr Bernier, avant d’ajouter que, comme dans toutes choses, la modération s’impose.
«Une boisson énergisante, prise comme ça, dans un ciel clair, sera bien tolérée. La caféine a quand même des avantages. C’est la surconsommation et les mélanges qui sont dommageables, surtout qu’il est impossible de dire qui est ou non prédisposé à ces arythmies-là.»
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