Le maire Pierre Charron était visiblement préparé en vue d’une période de questions qui aura été, au final, particulièrement agitée, voire même «hostile» . Celui-ci a d’ailleurs tenu à intervenir d’entrée de jeu, immédiatement avant que les citoyens présents prennent la parole. La grande majorité d’entre eux provenaient de l’extérieur de la Ville de Saint-Eustache, selon ce qu’il a été possible de constater lorsque ceux-ci se sont identifiés au micro.
«Je souhaite faire le point sur le jugement de Cour supérieure qui impose à une citoyenne de la Ville de Saint-Eustache à se conformer au règlement municipal qui limite le nombre d’animaux domestiques qu’un citoyen doit garder chez lui. Je désire répondre aux malentendus et partager la version de la Ville» , a d’abord déclaré M. Charron.
En somme, celui-ci a raconté les faits marquants qui ont mené au jugement final en Cour supérieure; décision qui a par la suite été portée en appel. En effet, le maire Charron stipule qu’à l’origine, des plaintes ont été formulées par des citoyens. Il se devait de les respecter et, selon ses dires, les démarches judiciaires n’étaient qu’un dernier recours, puisque des solutions ont été offertes à Nathalie Doucet, par le passé dans le but qu’elle se conforme au dit règlement municipal.
«Nous sommes extrêmement respectueux des animaux et nous les aimons. Personne ici ne veut l’euthanasie des chats de Mme Doucet. Certainement pas au moment où il y aurait d’autres solutions» , a indiqué M. Charron, ajoutant du même souffle qu’il trouve regrettable que la situation et le débat entourant le sujet ait «dégénéré» au point de lire des attaques verbales sur les réseaux sociaux.
Deux camps à la mairie
Il y avait deux camps présents à cette séance tenue à la mairie de Saint-Eustache. D’un côté, celui des supporteurs de Nathalie Doucet, qui applaudissaient à toutes interventions des membres de leur camp. De l’autre côté, et en plus grand nombre, il y avait des résidants de Saint-Eustache qui murmuraient leur désaccord face au discours «émotif» servi au premier magistrat.
À la fin de la période de questions, en plein milieu de la séance du conseil municipal, l’une des intervenantes est sortie de la salle, qualifiant les citoyens présents «d’hostiles» . En effet, la salle s’est vidée d’une bonne moitié en marge des déclarations de conseillers municipaux.
«Pour Nathalie Doucet, comme pour plusieurs, ses chats sont comme des enfants. Ce que vous vous apprêtez à faire, c’est lui enlever sa famille et la détruire pour le restant de sa vie» , de raconter une personne, lors son intervention au micro.
«Vous demandez à Mme Doucet de se débarrasser de ses chats. Or, les animaux sont considérés aux yeux de la loi, comme des membres de la famille à part entière. Comment une dame peut se débarrasser de ses animaux quand elle les considère comme ses enfants? Accepteriez-vous que quelqu’un prend vos enfants, vous» , de lancer une dame, attirant un désaccord vif de plusieurs personnes, tels les membres du conseil, visiblement dérangés par ces propos. Soulignons d’ailleurs, qu’un agent de sécurité a dû intervenir auprès de celle-ci, et ce, à deux reprises pour calmer l’ambiance.
Puis, Nathalie Doucet y a été d’une déclaration à son tour. Elle souhaite avoir une permission spéciale pour garder ses chats jusqu’à leur mort. Selon ses dires, il ne leur reste que quelques années à vivre, étant malades. Elle ne veut pas les remplacer, voulant passer à autre chose et «profiter de la vie» .
En mode solutions
Enfin, notons que le maire s’est abstenu de développer sa pensée face aux nombreuses propositions et questions posées, se contentant de faire face aux critiques de ses d’interlocuteurs. Il s’est contenté d’écouter. Mais, au besoin, il n’a pas manqué de se défendre et de justifier la décision de la Ville. On assure que l’administration reste en mode solutions.
«Nous savons que Nathalie Doucet aime ses chats et nous respectons ce fait. Personne n’a demandé que ces chats ne soient euthanasiés. Nous n’avons jamais demandé ça» , de conclure le maire Charron.
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