Plusieurs membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l’APTS) se sont présentés, le 8 mai, à la réunion du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides pour faire état des conditions d’exercice de ceux et celles qui travaillent à protéger nos enfants.
«Nos intervenants, comme dans les autres régions, ont à cœur le bien-être des enfants et donnent jour après jour leur meilleur, parfois au détriment de leur propre famille et de leur propre santé. Trop souvent, ces gens se font critiquer, blâmer, injurier, parfois même frapper, mais continuent à s’impliquer avec cœur auprès des enfants et des familles les plus mal en point du Québec. Leur travail n’est pourtant que très peu valorisé et considéré» , de dire Catherine Bonneville, directrice à l’exécutif de l’APTS des Laurentides et responsable du dossier de la direction jeunesse.
Elle a ajouté que les syndicats signalent les conditions difficiles dans lesquelles les intervenant(e)s de la protection de la jeunesse font leur travail, et ce, depuis de nombreuses années. L’APTS a d’ailleurs dénoncé des coupes de 14 postes d’éducateur( trice) en août 2017, puis la surcharge et les dossiers qui s’accumulent en octobre dernier. Dans les Laurentides, le nombre de signalements a augmenté de 9,25 % en 2017-2018.
«Malgré cette hausse, a indiqué Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS pour la région des Laurentides, le nombre d’intervenant(e)s n’augmente pas de façon proportionnelle. Nous avons plutôt assisté au cours des dernières années à des coupes dans les services. La situation a atteint un seuil critique, et les Laurentides ne font pas exception.»
«Les équipes sont surchargées, à bout de souffle, et ne suffisent plus à la tâche dans plusieurs départements» , de rétorquer Benoit Audet, président de l’exécutif de l’APTS des Laurentides, rappelant que, avec une moyenne d’attente pour une évaluation de la DPJ de 28,38 jours du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, la région des Laurentides arrive au 3e rang des pires délais d’attente au Québec, après l’Estrie et la Mauricie–Centre-du-Québec. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, le délai moyen d’attente au Québec est de 26,2 jours.
On continue d’embaucher
Au CISSS des Laurentides, on affirme qu’en 2017, le nombre de postes équivalent à temps complet à la DPJ a été bonifié à 51 afin de répondre à la hausse des signalements. À ce jour, la DPJ peut compter sur 66 postes équivalents à temps complet et continue de faire des embauches, de façon continue, selon les besoins, comme l’a indiqué Julie Lemieux-Côté, porte-parole du CISSS.
«La région des Laurentides a reçu 10 460 signalements pour l’année 2018-2019, soit 1 000 de plus que l’an dernier. Nous sommes donc conscients que le travail exercé au quotidien est délicat et que les cas s’alourdissent.»
Mme Lemieux-Côté a ajouté que c’est d’ailleurs pour cette raison que le CISSS des Laurentides a mis en place différents moyens pour pallier les charges de cas qui sont élevées, tels qu’un processus d’embauche de façon continue de tout type d’emploi, la mise en place de 12 postes en surcroît, avec garantie d’heures, et l’accès au temps supplémentaire volontaire.
«Également, de poursuivre la porte-parole du CISSS, une demande d’aide financière a récemment été envoyée au ministère de la Santé et des Services sociaux afin d’éliminer la liste d’attente à l’évaluation d’ici le mois de septembre prochain.»
Au CISSS, on se dit conscient que «les intervenants font face à plusieurs défis auxquels, précise-t-on, on s’attaque de façon continue» .
«Les intervenants du CISSS des Laurentides font un travail exigeant, remarquable et essentiel. Chaque jour, nous sommes témoins de leur engagement hors du commun et de leur précieuse contribution qui font la différence dans la vie des jeunes les plus vulnérables de notre région» , a conclu Julie Lemieux-Côté.
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