«On nous a approchés, fin août, l’an dernier, pour savoir si nous étions à vendre. Nous n’étions pas vraiment prêts à ce moment. Puis, en janvier, on nous a relancés et, après réflexion et quelques rencontres de négociation, nous avons sauté sur cette opportunité, mais, ç’a été une grosse décision à prendre» , racontent les deux principaux intéressés, associés sous la raison sociale Beauchamp et Marineau depuis 2001.
Ce commerce a beaucoup d’histoire puisque c’est le réputé maître photographe Germain Beauchamp, décédé le 9 mars dernier, à l’âge de 87 ans, qui l’a ouvert en novembre 1976 à cette adresse, six ans après s’être lancé en affaires à partir de sa résidence située alors à quelques pas.
Puis, en 1985, M. Beauchamp intégrait sa fille Josée au sein de l’entreprise, sous une bannière rare à l’époque; appelée Beauchamp et… fille. En 2001, un nouveau chapitre s’ouvrait avec la raison sociale Beauchamp et Marineau.
Beaucoup d’émotions pour les deux associés
Alors que Josée Beauchamp et Guy Marineau étaient à préparer leur départ, en même temps que les clients venaient chercher leurs photos scolaires, ceux-ci disaient vivre des sentiments partagés lorsque votre hebdo L’ÉVEIL les a rencontrés, le mercredi 3 juillet dernier. «Je travaille comme photographe depuis 1981 et Josée, qui s’occupait plus spécifiquement de la clientèle et de l’administration, depuis 1980. C’est une vie, ça fait beaucoup de souvenirs» , de souligner Guy Marineau, maître photographe, pour qui ce départ à l’âge de 58 ans ne signifie pas pour autant la retraite.
Même son de cloche pour Josée Beauchamp, 55 ans, qui comme Guy Marineau compte s’offrir, pour la première fois en presque 40 ans, trois semaines de vacances de suite cet été. «C’est beaucoup d’émotions, mais je suis très sereine avec cela, et surtout fière de ce que l’on a accompli toutes ces années. Mais, la photographie a beaucoup changé. Les gens prennent eux-mêmes, avec leur téléphone, leurs photos; on ne les imprime plus» , d’analyser Josée Beauchamp qui, depuis un peu plus d’un an, a vécu beaucoup de choses avec les décès successifs de sa mère et de son père, le legs donné par ce dernier au Musée national de la photographie dont elle s’est occupée avec sa sœur Manon et un autre à venir, de même que la succession de son père à régler. «Cet automne, je verrais ce que je ferai» , dit-elle.
La Libellule, nouveau locataire
Comme La Pomme Verte n’a pas besoin proprement dit d’un pied-à-terre à Saint-Eustache, le local de la rue Saint-Louis sera dorénavant occupé par l’organisme La Libellule, qui œuvre auprès des personnes vivant avec une déficience intellectuelle et le spectre de l’autisme adulte, ainsi que de leurs proches. D’ailleurs, l’organisme est déjà sur place depuis la mi-juin, ce qui occasionne donc ces jours-ci un partage momentané des locaux.
«De par sa générosité, nous sommes certains que mon père en serait très fier, la photographie ne sera plus qu’un simple passe-temps…» , de conclure Josée Beauchamp, sous l’œil approbateur de son associé.
Et tous deux en ont d’ailleurs profité pour remercier sincèrement leur clientèle qui a su les encourager pendant toutes ces années.
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