Réagissant, après s’être accordé un moment de réflexion, à la décision du conseil municipal de Saint-Joseph-du-Lac de ne pas aller en référendum pour décider du sort de l’entente qui avait été conclue l’été dernier avec GBD Construction afin de préserver ce boisé situé immédiatement au sud de l’autoroute 640, les deux organismes sont d’avis que les élus joséphois doivent tenir compte de ce fait avant de délivrer tout permis de construction.
Rappelons que ce sont neuf bâtiments de type unifamilial contigu de cinq logements, pour un total de 45 logements, qui doivent être érigés sur une superficie de 2,2 hectares (280 000 pieds carrés) dans ce secteur. Pour ce faire, il faudra notamment prolonger une rue existante jusqu’au haut du plateau 3.
« Il faut savoir que pour mener à terme sa construction, le promoteur devra détruire une partie d’un milieu humide situé à sa base, couper de nombreux arbres sains et matures en plus d’empiéter sur un talus codifié à risque de glissement de terrain par le gouvernement du Québec. Malgré la construction d’un étang pour capter les eaux de ruissellement que le sol et les arbres ne pourront plus absorber, les citoyens riverains demeurent inquiets des risques de dommages accrus à leur propriété reliés aux changements climatiques, qui n’iront qu’en augmentant à l’avenir », de commenter Jean Baril, porte-parole de REgarde citoyen!, qui mentionne que son organisme a souhaité, dans toute cette démarche de consultation, laisser aux citoyens concernés le soin de décider du sort de cette entente et de ce qu’elle impliquait en terme de densification.
Un effort collectif pour protéger les milieux naturels
Aux yeux de M. Baril, comme cette zone du plateau 3 est identifiée comme étant à risque de glissement, la Municipalité de Saint-Joseph-du-Lac a le devoir de prendre en considération ce fait et devrait refuser ce projet de construction.
Pour sa part, Sylvie Clermont, porte-parole de la Coalition Arbres en tête, ajoute que la MRC de Deux-Montagnes et, notamment dans le dossier du plateau 3, la Municipalité de Saint-Joseph-du-Lac doivent aussi participer à l’effort collectif de protéger 30 % de leur territoire afin d’assurer la protection d’un plus grand nombre de milieux naturels.
« Il faut savoir qu’en dehors de sa zone agricole, la municipalité de Saint-Joseph-du-Lac ne possède plus que 4,25 % de couverture forestière propice à accueillir et préserver la biodiversité, en date de 2019. Nous sommes très loin des cibles minimales édictées par les scientifiques et défendues par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de la COP15, et pourtant nous continuons à agir comme si de rien n’était. Il est désolant de constater que la destruction de nos écosystèmes au nom du profit d’une minorité est toujours soutenue par nos dirigeants. Notre maison est en feu et nous continuons de regarder ailleurs », se désole Mme Clermont.
Une pétition de 4 000 signatures à venir
« Plusieurs organismes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), universitaires, biologistes et groupes environnementaux affirment clairement que la sauvegarde de nos forêts et boisés urbains ainsi que nos terres agricoles nous force à passer de l’étalement urbain, qui gruge et détruit nos territoires, à une saine densification. Ils font également la promotion de l’importance de maintenir une ceinture verte pour freiner l’étalement urbain. Que ce soit au nord ou au sud de l’autoroute 640, cette ceinture verte encore présente dans la municipalité de Saint-Joseph-du-Lac. Il suffit de voir l’état de la ville voisine, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, pour comprendre immédiatement ce que nous voulons dire », signale Mme Clermont.
En ce début d’année 2023, la Coalition Arbres en Tête, qui regroupe des citoyens de Saint-Joseph-du-Lac, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Deux-Montagnes, Saint-Eustache et Pointe-Calumet souhaitant se porter à la défense des derniers habitats naturels en milieu urbanisé, annonce qu’elle déposera aux maires et conseillers municipaux de ces municipalités, une pétition de près de 4 000 signataires pour souligner l’importance de protéger ces habitats naturels. « Le message est clair! Nous ne pouvons plus continuer comme avant, c’est-à-dire couper à blanc nos forêts et boisés urbains pour construire des édifices, des habitations ou tout autre projet qui risque de mettre en péril l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants et des générations futures. Il est temps de changer de paradigme ! Nous espérons pouvoir compter sur la MRC Deux-Montagnes et la CMM pour jouer un rôle majeur dans ce dossier […] Pour notre part, nous sommes prêts à nous impliquer concrètement dans des projets restaurateurs de nos écosystèmes abîmés », de conclure la porte-parole de la Coalition Arbres en Tête.
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