Affirmant qu’une recherche exhaustive avait été effectuée par les chefs de l’actuel Conseil Mohawk, afin de vérifier la validité de ses propos, Grand chef Simon écrit: «Pas la moindre preuve n’a été trouvée au sujet d’un accord avec le développeur et le Conseil Mohawk» .
Il ajoute avoir également vérifié les dires du maire Quevillon auprès des chefs du Conseil de l’époque (2001-2004) et que ceux-ci avaient aussi déclaré n’avoir conclu aucun accord avec le promoteur, que celui-ci soit verbal ou écrit.
«Monsieur le maire, écrit le Grand chef Simon, votre déclaration a provoqué des dissensions inutiles dans notre communauté. Il serait honorable de votre part de fournir une incontestable preuve pour confirmer votre déclaration. Si vous êtes incapables de fournir une telle preuve, une lettre d’excuse publique et une rétraction de vos propos devraient être présentés aux membres du territoire Mohawk.»
Le Grand chef Serge Simon poursuit sa missive en affirmant que «ce n’est pas la première fois que le maire Quevillon tient des propos non véridiques» .
«À l’issue d’une réunion au début du printemps, au sujet du projet de conduite d’eau, en présence d’un chef du Conseil Mohawk, je vous ai spécifiquement demandé si de nouveaux projets étaient ou seraient en développement, vous m’avez répondu non. Comment devons-nous considérer la véracité de vos déclarations? » , demande le Grand chef du Conseil Mohawk de Kanesatake à Pascal Quevillon.
Discuter au lieu de débattre
Questionné sur ses intentions, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, a affirmé avoir répondu par lettre au Grand chef du Conseil Mohawk. Il a bien voulu en divulguer les grandes lignes.
Affirmant d’abord vouloir être bref dans ses explications, «par respect pour le Grand Chef Simon» , il ajoute ne pas souhaiter, pour le moment, partager le contenu intégral de sa réponse au chef Simon, préférant lui laisser d’abord le temps d’en prendre connaissance.
M. Quevillon cite ensuite sur un article publié par la Presse canadienne, le 15 juillet dernier, dans lequel, écrit-il «le Grand Chef Simon tient une déclaration similaire à celle m’étant reprochée» .
«Dans cet article, affirme Pascal Quevillon, le Grand Chef Simon mentionne avoir eu vent d’un accord verbal, convenu en 2003, entre nos prédécesseurs et le promoteur du projet. Dans ma réponse, j’accorde plus d’importance au fait que nous avons tous les deux des gens inquiets dans nos communautés respectives et je lui propose d’unir nos forces dans la recherche de solutions» .
Le premier magistrat d’Oka poursuit en soutenant que le développement du Domaine des Collines d’Oka se construit depuis 2006, sans avoir laissé présager l’ombre d’une discorde.
«Depuis le début de la période estivale, alors que ce développement domiciliaire tire à sa fin, un groupe de la communauté de Kanesatake a entrepris des manifestations activant la revendication particulière de la Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes, contentieux territorial entre la communauté et le gouvernement fédéral, qui date depuis plus de 300 ans. Je suis natif d’Oka et je suis sensible à la lutte menée par les Premières Nations, mais je ne peux pas juger du processus politique derrière ces négociations, car ce n’est pas du ressort de la Municipalité.»
Pascal Quevillon conclut en indiquant avoir à cœur la qualité de vie des citoyens d’Oka et celle des membres de la communauté de Kanesatake.
«J’espère que le Grand Chef Simon et moi serons en mesure de régler rapidement la situation et soulager ainsi les tensions» , insiste-t-il, soutenant que le Domaine des Collines d’Oka ne peut être considéré comme le développement d’un nouveau projet, tel que reproché dans la correspondance en provenance de Kanesatake.
Rencontre citoyenne
La Municipalité d’Oka convoque par ailleurs la population à une assemblée citoyenne, qui se tiendra le 11 septembre, à 19 h, à l’église de l’Annonciation d’Oka. Le conseil municipal invite les citoyens à se joindre à eux, avant la tenue de leur séance publique, afin de les informer sur la situation actuelle.
«Quelles que soient votre opinion ou vos préoccupations, il est important pour nous de vous entendre» , de dire le maire d’Oka.
Nous avons tenté d’obtenir les commentaires du Grand chef Simon, mais, au moment d’écrire ces lignes, celui-ci n’avait toujours pas répondu à nos appels.
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