Le Parti Libéral du Canada a formé une coalition avec le Nouveau Parti Démocratique, le 22 mars dernier. Selon le Bloc Québécois, une telle alliance est un bris à la demande du public lors des dernières élections.
« Les électeurs avaient donné un mandat minoritaire clair aux Libéraux, affirme Jean-Denis Garon, député de Mirabel. C’est clair que les gens voulaient un gouvernement qui travaille avec les oppositions. »
Le Bloc québécois craint que le Québec ne soit plus entendu dans cette alliance entre deux partis centralisateurs. « On sait que les seules choses sur lesquelles ils s’entendent, là où il y a l’unanimité dans ces deux partis-là, ce sont les éléments sur lesquels le gouvernement du Québec lui-même s’est prononcé contre. » ajoute monsieur Garon. Selon lui, les risques sont grands que la suite du mandat se traduise par du piétinage sur les compétences provinciales. « Des dossiers comme la laïcité, la santé, santé mentale, logement. On est sans arrêt dans les conditions au Québec. Des conditions imposées dans nos propres compétences. Et ça, ce sont les choses sur lesquels ils s’entendent. »
Stabilité politique ou non ?
La question de la stabilité politique se pose également. Jean-Denis Garon croit qu’il y a illusion. « Il n’y a rien qui nous dit que ça va durer jusqu’en 2025. Les libéraux, ce qu’ils nous ont montré aux dernières élections, c’est qu’ils étaient prêts à tout pour avoir une majorité. Et ils ne l’ont pas eu. » Selon lui, c’est une question de temps et d’opinion publique avant que l’alliance ne s’effrite.
« C’est un manque de respect pour le Québec, mais c’est aussi un bris de dialogue. Eux, ce qu’ils disent, c’est qu’ils ont trouvé un moyen de travailler en collaboration. » Le député Garon déplore cependant que la collaboration existait déjà depuis les élections entre les différents partis élus. « Ce qu’ils nous disent c’est qu’ils travaillent en collaboration avec un seul parti et que tous les autres, ça ne les intéresse pas. »
Rien de surprenant
L’annonce n’est cependant pas totalement surprenante selon le député de Mirabel. « On le disait à la blague en chambre qu’il y avait une coalition NPD-Libéraux, parce qu’ils votaient toujours ensemble. » explique-t-il. Une cloche avait cependant été sonnée afin que le Parti Libéral n’oublie pas les autres députés de la Chambre des Communes.
« Ils ont très bien caché la chose. C’est difficile de cacher des secrets sur la colline parlementaire. » affirme Jean-Denis Garon. Le nombre de personnes présentes autour des députés rend ce genre de secret quasi impossible, les rumeurs partant à tout moment. Il y a donc à penser que l’idée a longuement été mijotée. « C’est quelque chose qui est plus qu’une petite alliance de fin de semaine, conclut le député de Mirabel. C’est quelque chose qui est planifié, organiser et écrit sous forme contractuelle. »
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