Le Centre de prévention du suicide (CPS) Le Faubourg a récemment signé une entente de trois ans avec l’organisation de l’Armada de Blainville-Boisbriand. Tous les efforts seront déployés afin de contrer ce fléau qui touche encore beaucoup trop de personnes dans les Laurentides.
Amélie Gauthier, directrice générale du CPS Le Faubourg, était présente, le 23 août, au Centre d’excellence Sports Rousseau, domicile de l’Armada, pour sceller les détails de cette entente qui permettra de rejoindre beaucoup de gens dans les Laurentides.
«Plus de 80 % des suicides sont commis par des hommes âgés entre 25 et 44 ans, soit le même groupe d’âge des spectateurs qui assistent en majorité aux matchs de l’Armada. Ce sont donc les gens dans les estrades que l’on souhaite rejoindre» , d’expliquer Mme Gauthier qui ne pouvait compter sur de meilleurs porte-paroles que les joueurs de l’Armada pour transmettre son message préventif.
«Ce sont des jeunes hommes en forme, performants, qui s’occupent bien d’eux et qui sont des modèles pour les jeunes auprès desquels nous voulons évidemment intervenir également» .
La directrice du CPS Le Faubourg a ajouté que, contrairement à ceux et celles qui commettent l’irréparable, les athlètes de l’Armada disposent d’un autre atout de taille: ils sont bien entourés. Oui, ils ont de l’aide, mais surtout, ils comprennent l’importance de discuter lorsque les choses vont moins bien.
«Ils ont un entraîneur physique, un coach de nutrition, des tuteurs scolaires, psychologiques. Ce qu’ils réalisent, ils ne le réalisent pas seuls, ce qui vient défaire le mythe selon lequel ceux qui vont chercher de l’aide sont faibles» .
Une association naturelle
Du côté de l’Armada, son président, Mario Marois, n’a pas hésité un seul instant à appuyer cette cause qui touche un grand nombre de personnes dans la région comme en font foi les plus récentes statistiques. Pour lui et l’organisation qu’il représente, il allait de soi de se lancer dans cette aventure.
«Nos joueurs ont la chance d’être dans un milieu où ils sont bien encadrés, ce qui n’est pas le cas de tous. De plus, ils s’impliquent énormément dans la communauté, ce qui leur permet d’être en contact avec de nombreux jeunes. Cette association était donc toute naturelle pour nous» , de dire M. Marois avant d’ajouter que tous les joueurs seront formés pour devenir des «sentinelles» . Ils seront ainsi outillés pour détecter les comportements anormaux et, le cas échéant, les signaler pour éviter le pire.
Situation alarmante
Alors qu’au Québec, on compte en moyenne trois suicides et 78 tentatives de suicide par jour, dans les Laurentides, les statistiques publiées en 2015 font état de 96 suicides au cours de cette seule année. La plupart de ces suicides ont par ailleurs été commis par des hommes.
«Au Québec, bien que la pente soit très lente, les statistiques sont à la baisse année après année, mais dans les Laurentides, ça ne descend pas. On est toujours entre 90 et 100» , de dire Amélie Gauthier avant d’ajouter que le peu de services offerts dans la région et le fait que cette dernière s’étende sur de nombreux kilomètres peuvent expliquer ces piètres statistiques.
En 2017-2018, les intervenants du CPS Le Faubourg ont répondu à 7300 appels sur sa ligne de crise disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
«Nous avons aussi animé quatre groupes de soutien à la suite d’un deuil par suicide, soit un à Blainville, un à Saint-Eustache et deux à Saint-Jérôme en plus de participer à 434 rencontres individuelles d’aide à la suite du suicide d’un proche» , d’ajouter Mme Gauthier.
Au cours de cette même année, on a aussi offert 41 formations à des intervenants des Laurentides afin d’intervenir auprès des personnes suicidaires.
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