Deux jours plus tôt, Julie Daigneault, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides, et Nancy Bédard, présidente nationale, s’étaient entretenues par visioconférence (ZOOM) avec les membres des Laurentides.
Au cœur de leur intervention, une rencontre, le jour-même, des dirigeantes syndicales avec la présidente-directrice général du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, Rosemonde Landry.
« Une bonne rencontre »
«Avec la diminution des cas, depuis janvier qu’on demande à l’employeur d’arrêter d’utiliser cet arrêté ministériel. Mme Landry était là avec ses acolytes. On a quand même eu une bonne rencontre d’environ une heure. Elle a mentionné qu’il (l’arrêté) avait été largement utilisé, mur à mur en première vague. Elle fait son mea culpa. Elle dit qu’il avait été utilisé de façon moindre (par la suite)» a dit Julie Daigneault.
Un vœu qui, soulignera Mme Daigneault, pourrait être exaucé.
«On a demandé quand même à Mme Landry différents aspects. Elle nous a confirmé son plan de décroissance des mesures. On a demandé aussi un congé estival. On a demandé quel était le plan de reprise des activités, sans faire de surcharge aux professionnels en soins ».
Avec le résultat que «pour l’instant, les engagements qui ont été émis par la PDG, c’est que le congé estival va être autorisé comme (stipulé) dans la convention collective et pour tout le monde. Il va y avoir la priorisation de l’utilisation de notre convention collective et non l’arrêté ministériel ».
Il faudra, bien évidemment, voir quel impact aura sur tout cela la troisième vague qui se pointe.
Suivre de près…
Quant aux modalités de l’application du plan de décroissance, les indications sont à venir, note la présidente Daigneault, même si des actions auraient déjà été entreprises.
«Dans les prochains jours, je vais avoir une rencontre avec le CISSS des Laurentides pour avoir leur plan de décroissance des mesures. On nous a confirmé que dans tous les CHSLD, depuis le 15 mars, il ne devrait plus y avoir ces mesures-là d’appliquées et qu’il y aurait une diminution en CH (centres hospitaliers) et CLSC et qu’il aurait une évaluation rapide pour avoir une décroissance le plus rapidement. Et de plus, un point, les gens ont été vraiment touchés, on devrait avoir l’affichage de postes au mois de mai comme prévu».
Si bien que, a tenu à préciser Julie Daigneault, « voilà les engagements de notre PDG. On va suivre ça de près. C’est quand même des bonnes nouvelles. Mais on doit être aux aguets et au rendez-vous. Comptez sur vous ».
Frapper le mur
Pour sa part, Nancy Bédard a profité de l’occasion pour énoncer son point de vue concernant la reprise des activités de chirurgie.
« Il doit y avoir une reprise des chirurgies. (Au cours de) la discussion qu’on a eue ce matin. Je voulais vraiment entendre la direction. Ce sont des discussions que j’ai au national. (Il y a) deux indicateurs qui doivent être mis de l’avant: combien nous reste-t-il de professionnels en soins et le temps supplémentaire doit être ramené à un taux assez bas (de façon à générer) le moins de temps supplémentaire possible et un taux qui ne doit pas épuiser les gens. On se donnait à 100 % avant la pandémie et tout le monde était à bout de souffle. On était tellement en souffrance (en termes de main-d’oeuvre) qu’on savait qu’on allait frapper le mur ».
« Ça prend de l’oxygène »
De ce fait, considère Mme Bédard, la reprise des activités de chirurgie doit se faire dans un double contexte d’épuisement du personnel et une carence au niveau du recrutement de la main-d’œuvre.
« On est en réparation totale, parce qu’aujourd’hui, on a moins de professionnels en soins qu’on en avait en décembre 2019 » souligne-t-elle. « Impossible qu’on revienne à 100 % comme en 2019. La reprise des activités doit faire sens avec le nombre de personnel en soins qui reste. Ça prend de l’oxygène. Ça prend du repos. Je voulais m’assurer que votre établissement (le CISSS) soit aussi à cette page-là ».
Quant à la nécessité, il y a un an, de l’arrêté 007, le point de vue de Nancy Bédard est clair :
« Avant la pandémie, quand il y avait une éclosion, on n’avait pas besoin de 007 pour gérer. Quand ça a du sens, nous, les professionnels en soins, c’est pas là qu’on brandit les pancartes. (C’est plutôt) quand il y a distortion, quand on se sent bafoués parce qu’on abuse».
Car, à ses yeux, « le système est à réparer. Ce n’est pas de notre faute, si on n’est pas capable de donner l’ensemble des services».
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