Acupuncteur à la retraite, Jacques Hébert, 69 ans, a marché trois années consécutives sur le chemin de Compostelle, à la recherche de son identité profonde. Il partagera prochainement ses trucs de marche, à Sainte-Thérèse et Blainville.
C’est un total de 1 600 kilomètres qu’a marché Jacques Hébert, lors des trois pèlerinages qu’il a réalisés en sols français et espagnol, pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle. Le premier de ces trois périples aurait toutefois très bien pu le décourager d’y remettre les pieds, lui qui le qualifie «d’échec lamentable» .
Parti de Puy-en-Velay, en France, il a été forcé de s’arrêter 400 km plus loin, à Moissac, après avoir été victime d’une vilaine chute. Son objectif d’atteindre Saint-Jean-Pied-de-Port, 400 km plus loin, s’envolait ainsi en fumée.
«Mon bâton est resté pris dans le sol et je suis tombé. Je me suis fracturé un doigt, en plus de me faire une périostite au tibia, ce qui m’empêchait de poursuivre» .
Une question lourde de sens
Ces deux semaines, sur les quatre prévues, passées sur le chemin de Compostelle ont toutefois été suffisantes pour lui faire réaliser qu’il appréciait cette expérience destinée, au départ, à répondre à une question bien simple, mais lourde de sens.
«Je me suis toujours défini comme un acupuncteur, mais si je ne suis plus ce qui a toujours été l’idéal de ma vie, qui suis-je? Oui, je suis un mari, un père, un grand-père, mais au plus profond de moi, je suis qui? » , a expliqué M. Hébert, qui s’est donc retrouvé sur le chemin de Compostelle, un an plus tard, après une longue réflexion sur le sens de la vie et un entraînement ardu, pour un homme âgé de 65 ans.
«Je me rappelle avoir ressenti une vive paix intérieure quand j’étais assis à l’aéroport, en attendant mon vol, à la suite de mon premier voyage. L’urgence de performer, et de me rendre à Saint-Jean-Pied-de-Port avait disparu. Il n’y avait que le moment présent et j’étais fier de moi! J’avais lâché prise» .
Un deuxième, puis un troisième voyage
Habité par ce sentiment de paix intérieure, Jacques Hébert décide de poursuivre sa quête l’année suivante. Accompagné de deux amis, il marche cette fois 400 km, les 400 derniers qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle, l’objectif ultime de tout pèlerin.
«J’ai frappé un mur, dit-il à ce sujet. Je me sentais mis de côté par mon meilleur ami que j’avais toujours idolâtré. Mais grâce à lui, j’ai repris goût à être moi-même et à m’aimer tel que je suis.»
Pas encore rassasié, puisqu’il n’avait pas marché le chemin de Compostelle entre Moissac, village où il s’était blessé, et Saint-Jean-Pied-de-Port, le marcheur décide d’y retourner une fois de plus en septembre 2017. Il marchera 800 km, seul, dont une journée de plus de 50 km.
«Aujourd’hui, je suis davantage Jacques le pèlerin que Jacques l’acupuncteur, avec mes qualités et mes défauts. Je suis fier que mes techniques de marche m’aient permis de monter allégrement les Pyrénées en six heures, et de les redescendre, mais je suis surtout celui qui accueille la voix de Dieu. L’Amour et la Vérité se sont rencontrés sur le chemin de Compostelle!»
Jacques Hébert enseigne maintenant les techniques de marche qu’il a développées au gré de ses périples et qui lui ont permis de marcher sur de longues distances sans jamais plus se blesser.
Il sera ainsi, pour le bénéfice de l’association Du Québec à Compostelle, dans le stationnement au pied de la Côte Parent, situé 540 rue Madeleine, à Saint-Jérôme, le mercredi 27 juin prochain, dès 9 h, et jusq’à 10 h 30. L’activité est gratuite, mais l’inscription obligatoire au [http://www.duquebecacompostelle.org].
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