En plus des quelque 96 MS déjà versés en indemnités par le ministère de la Sécurité publique (MSP) du Québec et des quelque 51 M$ investis à ce jour, estime-t-on, pour procéder à la réfection de la digue, une autre somme de 45 M$ pourrait fort bien s’ajouter et porter la facture relative aux inondations du printemps 2019 à 192 M$ si les poursuites déposées devant les tribunaux sont accordées.
C’est à tout le moins la conclusion à laquelle en arrive le Bureau d’enquête du Journal de Montréal qui, dans son édition du 1er novembre, révélait que pas moins de 37 poursuites ont été déposées devant les tribunaux contre la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et le gouvernement du Québec.
Selon l’analyse faite par le quotidien montréalais, c’est effectivement un total de plus de 45 M$ que les résidents touchés par ces inondations, mais aussi des assureurs et des commerçants, pourraient bien toucher s’ils obtiennent gain de cause.
Qui payera la note? C’est justement là où le bât blesse et c’est ce que tentera de déterminer la Cour supérieure du Québec. Celle-ci devait, en effet, entendre le jeudi 11 novembre dernier, à la demande des avocats des sinistrés, une cause sur la question de la propriété de la digue que ni la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ni le gouvernement du Québec ne veulent s’approprier et avoir, dans un tel cas, à payer les dommages et intérêts réclamés.
Indemnités et travaux
Pour l’heure, ce qui est sûr, c’est que la facture s’élève déjà à pas moins de 147 M$.
Dans un récent courriel, le MSP a confirmé à votre hebdo L’ÉVEIL que 1 459 des 1 629 dossiers de réclamation reçus en lien avec les inondations d’avril 2019, avaient été complétés, totalisant, en date du 12 octobre, une somme de 96 003 410 $ versée en indemnités.
Il restait toujours 30 dossiers de réclamations à être toujours considérés «actifs», soit qu’ils sont en cours d’analyse ou en attente du sinistré pour l’obtention de documents manquants, a fait savoir, dans ce courriel Marie-Josée Montminy, relationniste à la Direction des communications du MSP, ajoutant que 140 dossiers autres étaient non admissibles ou ont été abandonnés parce que le sinistré s’est désisté.
Ces indemnités s’ajoutent au 51,5 M$ que la Ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, avec un soutien financier des gouvernements québécois et canadiens de l’ordre de 80 %, a déboursés pour renforcer, rehausser, imperméabiliser et prolonger la digue afin de contrer de prochaines crues printanières.
Toujours selon Le Journal de Montréal, ces montants et ceux à venir représentent donc une somme 300 fois plus élevée que les 700 560 $ qui étaient recommandés de dépenser à la suite des inondations de 2017 afin que des travaux de renforcement de la digue soient rapidement entrepris compte tenu de sa «vulnérabilité». Le rapport en question, préparé par la firme Axio Environnement, est daté du 27 novembre 2017.
Selon ce que le quotidien montréalais a découvert, la Ville a toutefois attendu un an, soit début novembre 2018, avant de demander au gouvernement du Québec son autorisation pour entreprendre les travaux recommandés et obtenir des subventions pour les réaliser.
Il était cependant, on le saura presque six mois plus tard, trop tard…
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