On parle d’une œuvre élaborée sur trois panneaux de bois peints en noir, sur lesquels on a disposé ces petits carrés de papier (chacun représentant un individu), de manière à former une mosaïque en escalier. Celle-ci progresse chromatiquement d’un panneau à l’autre et suggère le passage de la maternelle jusqu’à la fin du primaire. Des giclures de peinture à l’acrylique et des motifs floraux réalisés au pochoir s’ajoutent à l’ensemble pour former un tableau résolument moderne.
Trois élèves surdoués… et un mur blanc
Pas étonnant puisque l’artiste-peintre Karine Janelle (dont on peut voir les œuvres signées Kakou, sur Facebook), qui travaille à l’école Horizon-du-Lac comme orthopédagogue, a piloté le projet de bout en bout.
Elle a entraîné toute l’école à sa suite, et particulièrement trois élèves identifiés comme étant des surdoués (Maolie Fortin, Émile Langlois, et Mathis Grenon), qui l’ont épaulée durant tout le processus, de la conception jusqu’à la réalisation. Qui ont aussi dirigé leurs camarades dans son élaboration, confectionné les horaires et coordonné tout ce beau monde.
Un élève surdoué (puisqu’on en parle) en est un dont le potentiel intellectuel lui permet de se démarquer dans toutes sortes de domaines, que ce soit les sciences, le sport ou, pour le sujet qui nous intéresse, les arts. De l’avis de Mme Janelle, ces enfants sont souvent laissée à eux-mêmes, d’où ce désir de les impliquer de la sorte.
À l’origine de ce projet, donc, un beau grand mur blanc (et surtout vide) donnant sous un puits de lumière, au deuxième étage de l’école. Une idée a germé, d’abord, celle d’y afficher les travaux colorés des élèves. Puis, on a poussé la discussion jusqu’à proposer une démarche un peu plus complexe, mais néanmoins enlevante, la réalisation d’une œuvre collective qui porterait ultimement ce titre, voté par les élèves : Une école tout en couleurs. Et juste en-dessous, une citation chère à la directrice de l’institution marthelacquoise, Mychèle Nolet : «Ensemble, on fait tous la différence.»
Un projet motivant et un prix
«Ce que je trouve magnifique dans cette œuvre, c’est que tout le monde y a mis sa touche», de renchérir Maolie, qui a participé à ce projet avec un enthousiasme qui a fait des jaloux dans sa propre famille! De fait, on a remarqué qu’en ces temps de pandémie, certains élèves ont éprouvé quelques difficultés à se motiver. Cette démarche portait en ce sens, affirme-t-on, de véritables vertus curatives.
Et puisque nous sommes dans une école, il faut bien parler des valeurs pédagogiques d’un projet comme celui-là. L’entraide et la persévérance sont les deux premiers mots prononcés par Mme Janelle, qui ajoute le sens de l’organisation, une aptitude qui n’est pas forcément un trait de naissance.
La directrice Mychèle Nolet exhibe pour sa part un prix, remporté localement dans le cadre du Défi OSEntreprendre et qui a valu à l’école Horizon-du-Lac une bourse de 150 $, un montant qui couvre une infime partie des frais, et une participation à l’épreuve régionale.
Quoi qu’il en soit, Karine Janelle a d’autres idées, encore plus nombreuses qu’il n’y a de murs dans cette école, et il est d’ores et déjà acquis qu’un autre projet du genre attend les élèves, dans un proche avenir, une assertion qui trouve toute suite son assentiment auprès de la directrice : «Une école, ça ne se gère pas tout seul. Ça se fait en équipe. Et dans une équipe, ça prend des meneurs. Karine est ce genre de personne. Je suis très fière de ce qu’elle a fait, et particulièrement en temps de COVID. C’est magnifique», d’exprimer Mychèle Nolet.
MOTS-CLÉS
Karine Janelle
Kakou
Mychèle Nolet
Victoria Benoit
Maolie Fortin
Émile Langlois
Mathis Grenon
Sainte-Marthe-sur-le-Lac
école Horizon-du-Lac
œuvre d’art collective