La grande finale opposait les vainqueurs des sept finales régionales disputées à la fin mars, parmi lesquels les deux vainqueurs de la finale du collège Lionel-Groulx: le trio de jonglerie acrobatique Ping Pong, du Cégep de Terrebonne, et Charlotte St-Amour du Collège Lionel-Groulx avec son numéro hypnotique de danse contemporaine. 



Même si le premier prix et la bourse de 3000&nbsp;$ qui l’accompagne ont été gagnés par Jordan Chiasson et que la deuxième place et sa bourse de 2000&nbsp;$ sont allées au groupe local Approche chromatique, nos deux champions du mois dernier à Lionel-Groulx ne sont pas repartis bredouilles. Le groupe Ping Pong, en présentant un numéro exigeant une exécution et une concentration parfaite, s’est mérité le prix coup de cœur, 1000&nbsp;$ ainsi que le prix Télé-Québec, un enregistrement d’une capsule pour la Fabrique Culturelle.&nbsp;



 Charlotte St-Amour a quant à elle remporté le troisième prix (1500&nbsp;$), le prix Création (1000&nbsp;$) ainsi que le prix Vue sur la relève.&nbsp;



Rencontrée avant la finale, Charlotte St-Amour expliquait que son numéro, en plus d’être extrêmement communicatif, a été pensé en fonction de son anxiété généralisée. Il s’agit d’un numéro d’improvisation contrôlée pour lequel Charlotte a pensé chaque élément. Utilisant les nombreux projecteurs sur scène, elle illustre grâce à ses mouvements sa quête de lumière. L’improvisation, explique Charlotte, l’empêche d’être submergée par l’anxiété, car plutôt que de mémoriser une chorégraphie, elle peut se permettre d’être à l’écoute de son corps et vivre la musique.&nbsp;



« Je suis vraiment fière de ma performance, je me suis vraiment livrée sur scène, autant physiquement qu’émotionnellement. Je crois sincèrement que c’était ma meilleure performance jusqu’à présent ! confiait-elle à votre journal au lendemain de la finale. Je n’arrive toujours pas à croire que j’ai gagné trois prix différents. Mais je suis principalement très enjouée à l’idée de pouvoir performer à nouveau ce numéro lors du festival vu sur la relève », dit-elle en conclusion.&nbsp;



Charlotte apparaitra au concours Vue sur la relève qui se déroule du 22 au 29&nbsp;mai à la Maison de la culture Claude Léveillé, au cœur du quartier Villeray à Montréal.&nbsp;



En attendant, ceux qui souhaitent voir la finale de Cégep en spectacle peuvent voir l’intégral de l’événement sur YouTube à l’adresse suivante&nbsp;:&nbsp;<a href="https://www.youtube.com/watch?v=O8Cw6d2ymeE">https://www.youtube.com/watch?v=O8Cw6d2ymeE</a>

Sous le thème « À chacun son podium », l’événement se tiendra le jeudi 30 mai au Centre culturel et communautaire Thérèse-De Blainville, de 13 h 30 à 15 h.



La conférence mettra en lumière l’esprit olympique au service de l’emploi, explorant comment les principes de persévérance, de travail d’équipe et d’ambition peuvent être appliqués dans le parcours professionnel. Sylvie Fréchette, championne olympique et symbole de réussite, partagera son parcours inspirant, démontrant comment surmonter les obstacles avec détermination et courage.



L’événement est ouvert à tous, chercheurs d’emploi et employeurs, avec une inscription gratuite via le lien suivant&nbsp;<a href="https://bit.ly/conference-40e-sylviefrechette">https://bit.ly/conference-40e-sylviefrechette</a>.

La Porte de l’Emploi: conférence inspirante animée par Sylvie Fréchette

Gilles Laporte admet que l’histoire des patriotes est tissée de mythes, toutefois, mythe n’égale pas mensonge précise-t-il. « Si l’on s’en tient à une définition scrupuleuse des mythes et des vérités, nous perdons des pages glorieuses de notre histoire. Comme quand le Dr. Jean-Olivier Chénier dit “On n’a pas assez de fusils, il y aura des morts, vous prendrez ceux des morts”. Ce n’est malheureusement pas corroboré, mais c’est trop beau pour ne pas qu’on le répète ».



<h2>Le berceau de la démocratie</h2>



Dans l’édition du 1er mai de votre journal l’Éveil, nous mentionnions que l’Église de Saint-Eustache, en plus d’être réputée pour les marques qu’elle porte toujours de sa célèbre bataille, ainsi que pour son acoustique légendaire, s’est vue qualifiée par des officiels de la ville, comme le berceau de la démocratie au Bas-Canada. Laporte s’exprime sur ce qui rend cette affirmation crédible : « C’est vraiment dans Deux-Montagnes et à Saint-Eustache qu’on a organisé les premières assemblées citoyennes. Visant non seulement à se plaindre, mais à nommer les représentants du peuple. C’est un des moments les plus lumineux de l’histoire du Québec, et ces gens-là, nommés par le peuple à partir du mois d’octobre/novembre [1837], qui ont commencé à occuper les charges civiles dans le comté de Deux-Montagnes. Ce qui est tout à fait remarquable et complètement unique. »



<h2>L&#8217;église, un symbole déchiré</h2>



Malgré la ferveur démocratique de l’époque, la situation bouge rapidement à Saint-Eustache et l’Église devient vite un symbole déchiré. Surtout dans les instants précédant la bataille. Les troupes sont continuellement sur le qui-vive et attendent l’armée britannique à tout moment raconte Gilles Laporte&nbsp;: « Il faut saisir l’ambiance dans ce campement armé où aucune information digne de foi ne pouvait parvenir. Chénier décide de se barricader dans Saint-Eustache, il comprend que la rébellion ne marche pas très bien. » Il mourra d’ailleurs de façon héroïque peu de temps après.&nbsp;



Au-delà de la bataille et l’incendie de l’Église, ce qui illustre peut-être le mieux cette déchirure cléricale, c’est la dualité historique entre le Curé Paquin de Saint-Eustache et Étienne Chartier, curé de Saint-Benoit. «&nbsp;Les curés de Saint-Eustache et Saint-Benoît sont l’alpha et l’oméga, il n’y a pas de doute. Paquin est un antipatriote fanatique allié au camp seigneurial comme la plupart des curés.&nbsp;Il écrit même un journal historique, qui est essentiellement une charge contre Chénier et les patriotes. Il est tellement agité en fait, que la première chose que Chénier fait en prenant Saint-Eustache est de l’enfermer à double tour. Il ne sera pas libéré avant la bataille du 14&nbsp;décembre. De son côté, Étienne Chartier est un pro patriote inouï. Il arrive à Saint-Benoît et c’est la rencontre du siècle, entre un curé révolutionnaire et le bastion le plus patriote du Bas-Canada. Le curé&nbsp;entreprend même durant l’été&nbsp;1837 d’expliquer lors de ses sermons, les 92&nbsp;résolutions des patriotes. »



La répression dans le comté de Deux-Montagnes après la victoire britannique fut particulièrement brutale. En 1849, une commission fut même créée pour dédommager les victimes collatérales des rébellions et parmi ces demandes d’indemnisation, 55&nbsp;% provenaient du comté de Deux-Montagnes. Les villages de Saint-Hermas, Saint-Canut et Saint-Benoît sont les plus durement touchés.



<figure class="wp-block-image size-large"><img loading="lazy" width="427" height="640" src="https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/05/gilleslaporte-427x640.png" alt="" class="wp-image-91022" srcset="https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/05/gilleslaporte-427x640.png 427w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/05/gilleslaporte-145x218.png 145w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/05/gilleslaporte-43x64.png 43w, https://bn.leveil.com/wp-content/uploads/2024/05/gilleslaporte.png 683w" sizes="(max-width: 427px) 100vw, 427px" /><figcaption>Photo tirée de Facebook Gilles Laporte, historien et acteur important dans la reconnaissance officielle de la Journée nationale des Patriotes. </figcaption></figure>



<h2>Les Patriotes dans la modernité</h2>



Alors que nous célébrons la Journée nationale des Patriotes depuis 22 ans maintenant, quel héritage nous laissent-ils ? Comme le souligne Gilles Laporte, les idéaux défendus par les Patriotes en 1837 demeurent toujours d’actualité. Ils portaient dans leur lutte l’abolition de la peine de mort, l’égalité des droits pour tous les citoyens et la démocratie parlementaire, ces sujets résonnent encore aujourd’hui selon l’historien.



Cependant, Laporte exprime également des préoccupations quant au risque de voir les Patriotes oubliés. Il relativise&nbsp;: La cause des patriotes n’a pas toujours été aussi présente, elle a surgi à partir des années&nbsp;1960. Je prévois un déclin de l’intérêt pour les patriotes, et avec eux, un déclin pour la lutte nationale, politique parlementaire, les patriotes sont d’abord et avant tout de grands parlementaires, ils se sont battus pour les institutions politiques. Ce sont des combats qui ont fait la force du Québec dans les années&nbsp;« 60 jusque 2015, mais qui aujourd’hui n’intéresse plus beaucoup la jeunesse. Aujourd’hui il n’y a plus beaucoup d’appétit pour les luttes parlementaires, pour les droits collectifs. »&nbsp;

Finale de Cégep en spectacle: Trois prix pour Charlotte St-Amour