Et les membres du Comité estiment qu’ils ont su remplir les différents objectifs qu’ils s’étaient fixés. Grâce aux rencontres et événements tenus au cours des deux dernières années, ils ont su, définitivement, sensibiliser la population face aux expropriations vécues à Mirabel. Leur mandat était également de faire connaître aux jeunes cette histoire marquante, souligner l’importance de l’implication des femmes dans le mouvement et, au final, renforcer la solidarité qui s’est développée entre différentes générations.
«Un autre de nos objectifs était de réunir les gens; les victimes des expropriations, leurs proches, descendance, ainsi que tous concitoyens, touchés ou non, désireux de se réunir et d’en apprendre davantage», de lancer, en entrevue, Martine Raymond, maintenant ex-présidente du Comité de commémoration et fille de feu Jean-Paul Raymond qui a été à la tête du Centre d’information et d’animation communautaire (CIAC) qui a revendiqué la rétrocession des 97 000 acres de terres expropriées en 1969.
Le devoir de mémoire
Mme Raymond se souvient de plusieurs moments qui ont marqué l’existence de l’organisation. Elle se rappelle, entre autres, de deux soupers-bénéfices qui ont permis de réunir des expropriés; de 200 à 300 au total.
«L’activité tenue au Complexe du Val d’Espoir, dans le secteur de Saint-Janvier, fut une grande chose, se remémore l’ancienne présidente. Nous avons reçu plus de 300 personnes, des expropriés et des membres de la relève. Ce fut également le lancement d’un album commémorant les expropriations, qui s’est vendu à environ 300 exemplaires!»
On se souvient que, le 22 novembre 2019, le Comité de la commémoration a procédé au lancement de ce livre intitulé «La bataille des expropriés (1969-2019)», lequel raconte des faits saillants de l’expropriation qui a marqué les cinq dernières décennies. Le bouquin vulgarise des moments importants de l’histoire locale et régionale, le tout complété par de belles photos d’archives. Ce travail de moine fut celui de Suzanne Laurin, elle-même touchée par les expropriations.
«Lors de cette rencontre, nous avons invité des gens expropriés sur scène, ceux de la première heure. Ils étaient émus de voir toutes les personnes réunies, surtout ces jeunes intéressés, touchés et concernés par cette page d’histoire», ajoute Mme Raymond.
À cela s’ajoute d’autres moments marquants, dont un défilé de douze tracteurs dans le secteur de Sainte-Scholastique (13 avril 2019), la présentation d’un documentaire et une période d’échanges avec les réalisateurs (12 avril 2019), une conférence de presse en présence d’élus et de dignitaires (27 mars 2019), ainsi que l’hommage aux femmes (11 décembre 2020).
L’ex-présidente se dit, en sommes, très fière des accomplissements du Comité. Il s’agit bien d’une implication citoyenne qui laissera ses traces dans la mémoire collective et régionale. Selon Mme Raymond, le mémorial installé en hommage aux femmes est un exemple physique de l’héritage laissé qui permettra aux générations, actuelle et future, de se rappeler.
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Comité de commémoration du 50e anniversaire de l’expropriation de Mirabel
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