Exotic Addicts: les propriétaires lancent un cri du coeur

Jonathan a sa boutique d’animaux exotiques depuis plusieurs années déjà. Marie s’est jointe à celui qui partage maintenant sa vie il y a quatre ans et a tout de suite mis la main à la pâte pour s’occuper de ces animaux pour qui elle a un grand amour. Geckos, serpents, tortues et grenouilles ne sont que quelques animaux qui étaient présents au magasin.

Lors de l’incendie, cependant, ils ont perdu une dizaine de têtes, des serpents en majorité, dont ils faisaient l’élevage. Ce matin-là, l’alarme a sonné avant même l’ouverture. « Quand on est arrivé sur les lieux, les camions de pompiers étaient là. Les accès étaient barrés », raconte Marie, expliquant qu’ils partaient de leur appartement à Bellefeuille. Rejoignant rapidement la personne responsable, les propriétaires du commerce ont voulu s’assurer de savoir la marche à suivre pour sortir les animaux coincés à l’intérieur. 

« Être sur le bord de la clôture, c’est le moment le plus difficile. On se demande ce qu’il va y avoir quand on va rentrer », ajoute-t-elle. Après une heure d’attente à regarder leur travail brûlé, le couple a eu la possibilité d’entrer pour rescapé. L’émotion était forte même juste à repenser et raconter ces moments.

De nombreuses bêtes ont été retrouvées brûlées. D’autres ont pu être rescapés. Trois se sont fait conduire à l’urgence, à Laval, où ils sont tous sortis dans les jours suivants. « Pendant qu’on sortait les animaux, Jonathan a ouvert un bac et remarque que le serpent, un python royal, était en accouchement », se souvient Marie. Heureusement, tout s’est bien passé, mais le stress d’un transfert aurait pu causer une rétention d’œufs.

Marie et Jonathan ont dû trouver rapidement un endroit où héberger les animaux qu’ils avaient. Ce sont les parents de celle-ci qui ont accepté de les accueillir, malgré une peur des serpents. Les employés réguliers sont donc présents dans l’environnement familial, aidant les animaux à se remettre de ce choc. Plusieurs ont d’ailleurs encore des traces de brûlures. Mais la majorité a surtout inhalé beaucoup de fumée. 

« Ce n’est pas tout le monde qui comprend l’amour qu’on a pour ces animaux-là. Je pense que de voir nos réactions quand on trouvait les morts, c’est vraiment ce qui a fait comprendre aux pompiers que ce ne fût pas juste des bibelots ou une façon de faire de l’argent », souligne la propriétaire. 

Toute l’aide possible

La facture face à l’incendie monte très rapidement. Non seulement les animaux qui ont eu des soins d’urgence ont coûté cher, mais les propriétaires ont également besoin de se rééquiper entièrement, leur matériel ayant été contaminé pendant l’incendie. 

Heureusement, la communauté de ce genre de commerce est tissée très serré. Plusieurs autres boutiques qui les connaissaient ont commencé à vouloir offrir leur soutien et même des dons. « On a NBK reptile qui est un éleveur de Montréal qui va nous fournir un présentoir pour nos pythons royaux, d’une valeur de 3000 $ US », explique Marie, son conjoint ajoutant : « Il en avait un de libre qu’il voulait vendre. Il a d’abord pensé le prêter, mais il m’a renvoyé un message hier en me disant qu’il me le donnait », raconte Jonathan.

Plusieurs d’entre eux proposent des moments où les ventes vont en partie à Exotic Addicts, d’autres font des enchères avec leurs reptiles dans le but d’aider financièrement la boutique.

Des amies travaillant dans des centres vétérinaires offrent également bénévolement de leur temps afin d’aider à la guérison des plus grands blessés. « C’est Laurianne Bédard, technicienne en santé animale travaillant à la Clinique Domaine Vert à Mirabel qui, en tant qu’individu, prodigue bénévolement les soins à nos animaux », explique Marie. Une pension pour animaux exotiques à Pointe-Calumet leur offre également de l’aide dès que possible, travaillant avec les propriétaires depuis plusieurs années.

La boutique a lancé un GoFundMe. Les pertes sont considérables et les propriétaires souhaitent remettre leur commerce sur pied le plus tôt possible. « J’évalue à 30 000 $ mes besoins pour me relever », affirme Jonathan. 

Ceux qui voudront faire un don pourront joindre sur le lien [https://gofund.me/d471e073]. L’objectif est fixé à 15 000 $ sur le site. Mais c’est encore bien peu face à tout le travail qu’ils devront faire pour accomplir le redressement de l’entreprise.