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Entretien avec Justin Trudeau

Publié le 24/11/2020

Le 9 novembre, le gouvernement du Canada annonçait avoir débloqué 750 millions de dollars supplémentaires au milliard déjà octroyé en 2019 afin de brancher l’ensemble des Canadiens à Internet haute-vitesse. Ce sujet fut au nombre de ceux abordés lors d’un entretien qui s’est déroulé jeudi avec le premier ministre Justin Trudeau

«Ça fait longtemps que l’on sait que ce sont des investissements nécessaires. Nous avons vraiment mis une priorité là-dessus», a indiqué le premier ministre, conscient qu’en raison de la pandémie de COVID-19 et l’engouement soudain et général pour le télétravail qui en a découlé, on se devait d’agir promptement.

C’est ainsi qu’Ottawa entend bien brancher à Internet haute-vitesse l’ensemble des Canadiens d’ici 2026. 90% le seront dès 2021.

«C’est devenu une nécessité, et non juste un luxe d’avoir accès à une connexion haute-vitesse. Les investissements que nous sommes en train de faire le sont donc pour accélérer cela. Nous allons vraiment bouger rapidement».

Le principal défi auquel fait face le gouvernement du Canada réside dans les partenariats qu’il doit conclure avec les différents intervenants impliqués.

«Le grand défi, c’est que ce n’est pas le gouvernement qui installe les lignes. Nous devons travailler avec des partenaires locaux, des entreprises, des municipalités, mais nous sommes là pour rendre cela intéressant pour les compagnies de connecter des régions et villages éloignées».

Pour Justin Trudeau, la connectivité à Internet haute-vitesse va beaucoup plus loin que le simple fait de se connecter rapidement à un réseau. Sa mise en service aura en effet une incidence sur l’endroit où choisiront de vivre les Canadiens pour élever leurs enfants et les générations futures.

«C’est la clé pour créer de l’épanouissement et de la réussite dans les régions. a insisté le premier ministre du Canada. Avec ces nouveaux fonds que nous développons, a-t-il poursuivi, nous espérons que la Municipalité d’Oka, par exemple, sera en mesure de créer un projet intéressant et de l’implanter le moment venu. La croissance économique dans les années à venir va passer par une meilleure connectivité Internet.»

Expropriés de Mirabel

Le 11 décembre prochain, le Comité de la commémoration du 50e anniversaire de l’expropriation de Mirabel tiendra une dernière activité. Il rendra cette fois hommage aux femmes ayant lutté tout au long de ce long parcours. Rappelons que le gouvernement fédéral avait exproprié en 1969 des résidents, des agriculteurs et des commerçants de 14 villages ou municipalités (qui ont constitué la Ville de Mirabel en 1972), afin d’y construire l’Aéroport international de Montréal, dont l’aérogare est maintenant démolie.

Cela fait des années que ceux que l’on appelle désormais «les expropriés de Mirabel», demande des excuses au gouvernement du Canada. À l’approche de cette ultime activité de commémoration, c’eut été un bon moment s’excuser, pour clore ce dossier. Nous avons tendu la perche à Justin Trudeau.

«La meilleure façon de clore ce dossier, a-t-il répondu, c’est de rendre ces terres, de reconnaître les pertes et les difficultés et de retrouver une justesse économique. Nous nous y attardons depuis plusieurs années et avons l’espoir de pouvoir s’assurer d’une solution positive pour tout le monde.»

Les tensions à Oka

Cet été avait par ailleurs lieu le 30e anniversaire de la tristement célèbre crise d’Oka. Alors que les tensions sont toujours vives dans ce secteur, avec le peuple autochtone Mohawk, en raison, notamment, de développements immobiliers soutenus dans le secteur de la Pinède, on a la situation bien à l’œil à Ottawa.

«Nous suivons cela de près et reconnaissons que le chemin de la réconciliation avec les peuples autochtones est long. Nous avons besoin d’être patients, mais aussi de chercher des solutions. Le Fédéral est là pour aider. L’important est d’éviter de relancer les tensions» a conclu M. Trudeau, insistant sur l’importance de travailler ensemble pour le bien de tous.