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Enjeux aéroportuaires: Jean-Denis Garon met le pied sur l’accélérateur

Jean-Denis Garon, député du Bloc québécois dans Mirabel.

Enjeux aéroportuaires: Jean-Denis Garon met le pied sur l’accélérateur

Publié le 19/11/2021

En poste depuis deux mois seulement, Jean-Denis Garon ne chôme pas. Le nouveau député bloquiste du comté de Mirabel a déjà mis en branle deux projets d’envergure qui concerne la zone aéroportuaire et qui pourrait avoir un impact à long terme sur les personnes aînées et les emplois de la région.

Faire lever une servitude de non-construction pour les aînés

Le député de Mirabel a fait parvenir, le 28 octobre dernier, une lettre au ministre fédéral des Transports, M. Omar Alghabra, pour lui demander de lever une servitude de non-construction désuète sur le territoire de l’Aéroport de Mirabel, qui retarde et empêche la construction d’un immeuble de 56 logements locatifs abordables pour les aînés en perte d’autonomie de Sainte-Scholastique et les environs.

Cette servitude, qui avait été approuvée il y a une cinquantaine d’années relative à la sécurité portuaire, n’a plus lieu d’exister pour une bonne partie de la zone couverte. Tout est en place et approuvé pour la construction du projet, mais il faut d’abord l’aval du ministère des Transports pour aller de l’avant.

« Pour un dossier comme ça, ça prend un député de l’opposition pour parfois ramener les ministres à l’ordre et c’est la preuve qu’un député qui s’implique, qui prend ses dossiers au sérieux, ça peut être extrêmement utile pour la communauté », a expliqué M. Garon.

Comme le souligne le député, les gens de Sainte-Scholastique ont énormément souffert au cours des dernières décennies en raison de la zone aéroportuaire et des expropriations. Il admet que rapidement au cours de la campagne électorale, il a senti le besoin d’être à l’écoute et de venir épauler les gens du secteur dans leurs demandes et leurs besoins. Il n’a pas envie que des gens qui ont habité à Sainte-Scholastique toute leur vie doivent aller terminer leurs jours à Saint-Jérôme ou à Montréal, loin de leurs proches et de leur milieu. « Dans la zone aéroportuaire, on avait exproprié une zone qui est presque grande comme l’île de Montréal. Alors cette servitude n’a plus raison d’être, c’est anachronique, c’est un résidu de l’histoire avec lequel on vit aujourd’hui. Ce qu’on demande, c’est le gros bon sens. », a-t-il ajouté.

M. Garon confirme qu’un dialogue constructif a été enclenché avec le ministère des Transports et il espère que ça débouchera en un projet « porteur, consensuel et dont tout le monde sera fier. »

Le député bloquiste estime qu’il est de son devoir de sensibiliser les autres élus et de faire un suivi du travail qui se fait pour que les gens puissent profiter de projets qui sont d’une grande importance pour eux et leurs proches. Des rencontres avec le bureau du ministre sur le sujet devraient être organisées au cours des prochains jours et des prochaines semaines.

Le BQ à la rescousse des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale

Le député de Mirabel Jean-Denis Garon et le porte-parole du Bloc québécois (BQ) en matière d’Aérospatiale, Simon-Pierre Savard-Tremblay, ont donné leur soutien, lundi dernier, à l’Association internationale des Machinistes et des Travailleurs et Travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA), qui demande au gouvernement fédéral de faire du Québec un leader dans le domaine de recyclage d’avions.

Airbus a récemment annoncé son intention d’accélérer le recyclage d’avions en créant des partenariats dans plusieurs régions du monde et selon le BQ, le gouvernement canadien doit profiter de cette opportunité.

Selon la firme spécialisée Cirium, plus de 21 600 avions commerciaux seraient définitivement retirés de la circulation d’ici 2039. Airbus estime plutôt à 14 000 le nombre d’avions à recycler d’ici les 20 prochaines années.

L’aluminium utilisé dans la construction est de très grande qualité et plusieurs pièces importantes peuvent être remises en état de vol, notamment le moteur, et se revendre des millions de dollars.

M. Savard-Tremblay souligne que c’est au Québec que sont installées les deux seules entreprises canadiennes spécialisées dans le recyclage d’aéronefs, soit Dynajet, à Mirabel, et Aérocycle, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il s’agit selon le Bloc d’une « exceptionnelle opportunité, à la fois économique et environnementale. »

Un enjeu important pour Mirabel

« L’aéronautique est un secteur extrêmement porteur pour Mirabel, à haute valeur ajoutée, un secteur de croissance, un secteur qui va être appelé à continuer vers le transport vert », a expliqué le député de Mirabel.

M. Garon reproche au gouvernement canadien de ne jamais avoir pris le temps de mettre de l’avant une politique structurée et nationale concernant l’aéronautique, comme c’est le cas pour tous les pays du G7. À son avis, le Canada doit aujourd’hui négocier avec ce manquement.

Il précise aussi que de recycler des aéronefs est une tâche complexe et une activité à haute expertise qui pourrait être pratiquée dans le comté. « Je soutiens cette démarche, parce que je suis à l’écoute des gens de Mirabel qui veulent avoir ce projet, qui pensent que c’est porteur, structurant et qui va donner des emplois verts dont on va être fiers », a-t-il lancé.

Si le gouvernement fédéral va de l’avant avec cette démarche, M. Garon estime que de nombreux emplois de qualités seront créés et c’est aussi l’un des moteurs de ce projet : « Ce sont des domaines à haute expertise qui donnent des emplois payants, d’avenir, qui sont difficiles à délocaliser et qui s’inscrivent bien dans l’écosystème qu’on a chez nous pour l’aéronautique. Il faut comprendre que d’avoir une grappe d’entreprises qui collaborent, ça a une valeur. »

Mirabel a une longue histoire avec le domaine aérospatial et les décisions du gouvernement canadien, mais même si M. Garon est conscient que Mirabel est un lieu « qui a été abandonné et délaissé par le gouvernement fédéral et utilisé à des fins politiques », le bloquiste est convaincu du potentiel du secteur et qu’il est possible de développer une industrie porteuse, qui passera par le recyclage d’aéronefs.