Mieux connu sous le nom de «la Pointe au Calumet», le secteur en cause, compris entre la 25e Avenue et la 32e Avenue, à l’extrémité sud du territoire calumet-pontois, est actuellement protégé des inondations par les propriétaires riverains qui, au fil des ans, ont érigé des murs de pierres ou rehaussé leurs terrains.
Dix propriétaires sont touchés par les travaux qu’entend réaliser, d’ici la crue printanière de 2022, la Municipalité qui a réussi à s’entendre à l’amiable avec trois d’entre eux. C’est ce groupe de sept propriétaires, formé en juin 2020, qui s’oppose aux intentions municipales.
Trois de ces propriétaires ont reçu des avis d’expropriation; et les quatre autres, des avis de servitudes, que le groupe considère comme étant des «expropriations déguisées puisque la Municipalité veut aménager la surface du terrain exproprié».
Une «approche dictatoriale»
Le couple Claude Lamontagne et Gaëtanne Trahan Lamontagne, qui réside au 100, 30e Avenue, fait partie de ce groupe et a reçu, lui, un avis d’expropriation en date du 27 avril dernier. Et celui-ci ne mâche pas ses mots quand vient le temps de parler de la situation «plus que stressante» qu’il vive et des «problèmes causés par l’approche plus dictatoriale que démocratique de la Municipalité de Pointe-Calumet envers ses citoyens propriétaires riverains», selon les termes employés par Mme Trahan Lamontagne dans un courriel acheminé à votre hebdo L’ÉVEIL.
Notamment, ces propriétaires riverains dénoncent et refusent toujours, comme ils l’ont déjà fait individuellement et collectivement, le plan proposé parce que« la mise en place d’une palissade de palplanches les déposséderait de l’intégralité de leur propriété privée». En outre, cela confirmerait à leurs yeux qu’ils sont «des résidents de seconde zone» et qu’ils n’ont pas droit «à une protection comparable à celle des résidents du secteur ouest».
En entrevue téléphonique, Mme Trahan Lamontagne soutient d’ailleurs que son groupe n’a jamais reçu les réponses à leurs questions et s’est vu refuser des documents en vertu de la Loi d’accès à l’information. Aussi, celle-ci dit ne même pas savoir encore le montant de l’indemnité que la Municipalité versera en compensations pour cette expropriation sur son terrain.
Pas par «gaieté de cœur»
Invitée à donner son point de vue, la Municipalité de Pointe-Calumet, via sa mairesse Sonia Fontaine et sa directrice générale Chantal Pilon, a indiqué que ce n’est pas par «gaieté de cœur» qu’elle en est arrivé à ce plan d’action pour ce secteur précis.
«Ce n’est pas moi, ni la Municipalité, ni l’administration, qui décidons de mettre cette digue [mur de palplanches] sur les terrains de ces gens-là. Ce sont vraiment des restrictions gouvernementales qui font que nous en sommes à ce point-là. C’est peut-être cette partie qu’ils [les propriétaires| n’ont pas encore comprise, même si nous leur avons présenté [la situation] de façon très claire», a tenu à préciser, au téléphone, la mairesse Fontaine.
Pour sa part, la directrice générale explique que, tant et aussi longtemps que ce secteur ne sera pas protégé, «la Municipalité, dans son entièreté, va demeurer en zone inondable», empêchant de construire et de reconstruire en zones inondable ou à risque élevé. Le point faible d’une possible inondation serait justement situé dans ce secteur, d’ajouter Mme Fontaine.
Mme Pilon insiste, par ailleurs, sur le fait qu’elle a toujours répondu aux questions de ces propriétaires quand elle était en mesure de le faire et que la mairesse les a rencontrés plus d’une fois sur le terrain. «Je ne compte plus les fois», de confirmer Mme Fontaine.
«Au départ, c’est sûr qu’on aurait souhaité endiguer tout le monde le long du littoral. La réalité nous a montré que ce n’était pas possible. Il y avait plusieurs restrictions gouvernementales. C’est là qu’on a compris que nous devions apporter des modifications à ce que nous aurions aimé faire. Nous avons travaillé longtemps avant d’en arriver là. C’était vraiment la dernière option», d’expliquer Mme Fontaine.
Tribunal administratif du Québec
Le dossier se retrouvera d’ici peu devant le Tribunal administratif du Québec, qui décidera de l’indemnité que la Municipalité aura à verser aux différents propriétaires riverains concernés.
D’ici là, le groupe de propriétaires riverains a mandaté une firme d’avocats pour le conseiller sur les options qui s’offrent à eux sur le plan légal, mais déjà, la décision de ne pas contester les avis d’expropriation devant la Cour supérieure a été prise.
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