Selon les informations fournies par courriel à votre hebdo L’ÉVEIL par le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, ce sont effectivement 13 bâtiments de 4 logements sur 2 étages qui seront construits sur ce site, propriété de GBD Construction / Groupe L’Héritage.
Comme il est conforme au zonage en vigueur et adopté il y a 20 ans, ce projet immobilier n’a pas, comme le prévoit la loi, à être soumis à une consultation citoyenne. Il a toutefois, d’indiquer M. Martin, été porté à l’attention du comité consultatif d’urbanisme (CCU), composé de cinq citoyens sur un total de six membres, qui a approuvé ce projet en décembre 2019. Une fois complété, il devrait contribuer à générer des revenus de taxation d’environ 100 000 $ par année.
Recensement des arbres
Avant que le projet puisse aller de l’avant, quelques éléments restent à valider, a tenu à mentionner M. Martin, dont notamment le recensement des arbres qui doit être effectué par un biologiste certifié.
« Les arbres qui seront identifiés comme menacés seront protégés ou transplantés dans la mesure du possible, de même que nous verrons à ce qu’un maximum d’arbres soit préservé. La Ville assurera la surveillance du chantier et aucun arbre ne sera abattu sans que nos inspecteurs soient présents pour l’autoriser. Également, une zone tampon devra être préservée en pourtour de terrain, dont une portion longeant la rue Lakebreeze et une adossée à la 15e Avenue », de préciser le maire de Deux-Montagnes.
Une aire forestière citoyenne?
De l’avis d’une citoyenne qui a, en janvier dernier, alerté les citoyens sur ce projet à venir, la Ville devrait, même si elle a déjà, reconnaît-elle, réalisé de « belles initiatives environnementales sur son territoire », aller plus loin et protéger ce boisé. Celle-ci croit que la Ville pourrait d’ailleurs bénéficier du Programme d’acquisition et de préservation des boisés, appelé le Fonds vert, de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et transformer le boisé de la rue de la Terrasse Goyer en une aire forestière citoyenne.
« Avec la crise climatique et l’urgence d’agir, je crois qu’en 2022, la protection des habitats naturels sur notre territoire est primordiale. La plantation de jeunes arbres un peu partout dans la ville ne peut être comparée à l’importance environnementale d’un boisé mature qui contient une grande biodiversité et abrite des espèces protégées tels les érables noirs et d’urubus à tête rouge. Comme les érables identifiés par les biologistes sont répartis un peu partout dans le boisé, il sera impossible de tous les garder et d’y construire 13 bâtiments multifamiliaux », fait savoir celle qui réside dans ce secteur de Deux-Montagnes depuis six ans et qui souhaite demeurer anonyme.
Des choix stratégiques à faire
Dans son courriel, le maire Denis Martin tient à rappeler, comme il l’avait fait lors de la séance ordinaire du mois de janvier dernier, que ce type de projet ne vient pas se poser en contradiction aux valeurs de la Ville qui a toujours « à cœur de protéger, de conserver et de développer son patrimoine forestier », comme en fait foi, dit-il, l’adoption d’une politique de l’arbre en juin 2020
« Cela dit, sur le plan environnemental, la Ville doit faire des choix stratégiques, tant du point de vue financier que légal. Il ne serait pas avisé, par exemple, que la Ville se porte acquéreur de tous les terrains vacants. Par contre, la Ville a acquis des maisons en 2021 dans le but d’y aménager le futur parc du Centenaire et y planter des dizaines d’arbres. Nous avons aussi entamé des démarches, depuis maintenant deux ans, pour acquérir un terrain boisé de 6,6 hectares dans le secteur de la gare Deux-Montagnes », d’indiquer M. Martin.
« Si l’on ajoute à cette superficie les 8,14 hectares de la Réserve naturelle du Boisé-Roger-Lemoine, cela représente 14,74 hectares de nature protégée en plein cœur de la ville. Pour bien mettre ces dimensions en perspective, le terrain privé de GBD Construction a une superficie de moins de 1 hectare, dont un certain nombre d’arbres seront préservés », de conclure le maire Martin, ajoutant qu’il sera fortement suggéré au promoteur « d’inclure des sections végétalisées dans les stationnements, comme cela a été demandé et obtenu pour d’autres projets. »
Enfin, le promoteur GBD Construction a fait savoir qu’il fera l’annonce du début des travaux « en temps et lieu. »
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