Le Grenier populaire des Basses-Laurentides perd de précieux revenus en raison des vols à répétition qui se déroulent sur une base régulière derrière ses locaux de la rue Saint-Laurent, à Saint-Eustache, et dans ses 11 boîtes à dons, aussi appelées «cloches» , réparties un peu partout sur le territoire.
Récemment, un père, venu pour y dérober de la marchandise laissée par la population dans l’une de ces cloches, ne s’est pas gêné pour pousser ses deux fils à l’intérieur. Lorsqu’il a vu un véhicule de police approcher, il a déguerpi, laissant ses enfants derrière lui.
«Il les a carrément laissés dans la boîte à dons pour revenir les chercher plus tard! C’est complètement fou!» rage Christine Richard, directrice générale du Grenier populaire, avant d’ajouter que les lundis suivant les ventes de garage sont particulièrement propices aux vols et actes de vandalisme.
«Certaines personnes volent même dans notre face, durant les heures d’ouverture, renchérit Stéphanie Huet, une employée du Grenier populaire. Et quand on leur demande gentiment de quitter, poursuit-elle, elles deviennent agressives. Un homme qui voulait voler un air climatisé a même déjà failli nous écraser avec sa voiture parce qu’il était fâché. Ce n’est vraiment pas plaisant. Nous avons peur des représailles.»
Depuis 25 ans
C’est depuis sa fondation en 1993 que la direction du Grenier populaire doit composer avec cette situation. Les voleurs se présentent à l’arrière de la bâtisse de quelque 7 500 pieds carrés qu’occupe l’organisme rue Saint-Laurent et vident, à même le sol, le contenu des sacs de vêtements qui s’y trouvent à la recherche des articles qui les intéressent. Ils saccagent aussi les meubles et articles électroniques qui y sont déposés.
«Ça peut nous prendre une demi-journée pour tout ramasser ce que les gens brisent et les vêtements éparpillés alors que nos employés pourraient occuper leur temps à trier les vêtements et à les placer sur le plancher. Nous perdons énormément de revenus. Nous ne savons plus quoi faire!» de dire Christine Richard, précisant être déjà en manque de main d’œuvre.
Une mission d’insertion
Contrairement au bazar organisé par les paroisses, par exemple, la mission première du Grenier populaire des Basses-Laurentides n’est pas de venir en aide aux démunis. Bien sûr, par la bande, c’est ce que fait l’organisme en offrant vêtements, meubles et autres articles à des prix dérisoires.
«Les gens nous confondent souvent avec un sous-sol d’église, mais ce n’est vraiment pas cela. Le Grenier populaire est un centre d’insertion pour personnes qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail. Nous les rendons employables en travaillant sur leurs problématiques de base» , explique la directrice de l’organisme.
C’est ainsi que tous les profits amassés grâce à la vente des articles donnés par la population servent, entre autres, à défrayer une partie du salaire des employés et des intervenants sociaux et conseillers en emplois qui les accompagnent dans leur cheminement.
«Les employés passent six mois ici au cours desquels ils sont suivis par des formateurs en milieu de travail. Nous leur montrons à travailler» , de conclure Christine Richard, confiante que de sensibiliser la population à la mission de l’organisme qu’elle dirige, par le biais de ce reportage, permettra de réduire le nombre de vols perpétrés.
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