Pilotée par la professeure Mélissa Généreux en collaboration avec la professeure Danielle Maltais, de l’UQAC, et du professeur Philippe Gachon, de l’UQAM, l’étude réalisée ces derniers mois s’est attardée à l’après-sinistre. Comment se portent les personnes sinistrées? Ont-elles réussi à se relever du désastre? Comment va leur santé physique et psychologique? Et d’un point de vue matériel et financier, ont-elles réussi à redresser ou à améliorer leur situation?
Dans le cadre de cette enquête, 3437 personnes résidant dans l’une des zones inondées en 2019, dont 587 issues de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, ont été sondées par la firme Léger.
«Les données, recueillies par téléphone ou par le Web, ont révélé qu’au-delà des pertes matérielles, les inondations ont engendré des conséquences psychosociales importantes qui perdurent, même des mois plus tard», écrit Mélissa Généreux dans son rapport.
Près de la moitié ont des symptômes
Plusieurs mois après la crue dévastatrice qui a balayé une bonne partie de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, 44 % des personnes inondées éprouvent des symptômes modérés à élevés de stress post-traumatique. Dans une proportion un peu moindre, mais tout de même importante, 21 % d’entre elles souffrent de trouble anxieux, et 20 %, de trouble de l’humeur (tristesse, fatigue et problèmes de sommeil).
L’enquête a aussi démontré que les personnes inondées sont 4 à 5 fois plus nombreuses à présenter des problèmes de santé mentale, si on les compare aux personnes dont la maison a été épargnée. Quant aux personnes signalant ne pas avoir reçu d’aide adéquate avant, pendant ou après la catastrophe, 56 % présentent aujourd’hui des symptômes de stress post-traumatique. Près de la moitié (44 %) des personnes inondées éprouvent aujourd’hui des symptômes de stress post-traumatique. Parmi celles affirmant n’ayant pas reçu le soutien nécessaire, cette proportion s’élève à 56 %.
Sans surprise, on apprend que la hauteur des eaux à domicile a une incidence directe sur l’ampleur des dégâts matériels et sur le degré de détresse psychologique. Toutefois, l’enquête a permis de constater que la détresse est moins élevée chez les personnes ayant reçu suffisamment de soutien social, moral ou financier.
Des mesures concrètes
La professeure Mélissa Généreux, tout comme ses homologues de l’UQAC et de l’UQAM, reconnaît que c’est dans les actions qui s’ensuivront que ces données prendront toute leur valeur. «L’objectif ultime de cette enquête, dit-elle, est de redonner une qualité de vie aux communautés concernées. Il faut que des mesures concrètes soient mises en place sans délai pour leur venir en aide».
Au nombre de ces mesures, elle fait état du soutien et de l’accompagnement pour la reconstruction de leur domicile, ou l’accès à des équipes d’intervention formées en premiers secours psychologiques.
«Il est également impératif de se doter de plans de rétablissement solides pour protéger les collectivités lors d’éventuelles inondations», conclut Mme Généreux confirmant du même coup que l’enquête intégrale sera mise à la disposition du grand public prochainement.
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