Ce lancement était d’abord prévu au stade olympique de Montréal, là où il a brièvement porté les couleurs des Expos, mais c’est depuis le sous-sol de sa résidence, à Terrebonne, que le natif de Boisbriand a présenté ce bouquin intitulé Derek Aucoin, la tête haute, un ouvrage de 242 pages rédigé par son ami et journaliste Benoît Rioux et publié aux Éditions de l’Homme.
«On devait faire ça dans le cadre du match entre les Blue Jays et les Yankees. Je devais lancer pour la pratique au bâton, bref, les événements des dernières semaines ont chamboulé nos plans», de dire celui qui s’est permis une métaphore sportive en suggérant que la vie, tout comme le baseball, se déroule sur un terrain où il faut savoir réagir et s’ajuster rapidement aux imprévus.
Il faisait évidemment allusion aux bouleversements engendrés par la pandémie de COVID-19, mais davantage au grand choc qu’il a dû encaisser, l’été dernier, quand il a reçu un diagnostic de glioblastome multiforme, une forme sévère de cancer du cerveau. La photo qui orne la page couverture de sa biographie nous le montre d’ailleurs de profil, les yeux tournés vers l’avenir, ce qui nous permet de distinguer (on peut pratiquement les compter) chacune des agrafes de métal qui retenaient son cuir chevelu à son crâne, après l’opération pratiquée au CHUM, le 29 juillet, par le neurochirurgien Alain Bouthillier.
«Oui, je livre un grand combat, mais quand je regarde autour de moi, je vois tellement de belles choses», exprimait Derek Aucoin, qui a justement devancé le projet de cette biographie pour s’assurer de laisser un legs à son jeune fils Dawson, ainsi prénommé en l’honneur du voltigeur et redoutable frappeur Andre Dawson.
«C’est une histoire de baseball et de gratitude», de dire celui qui avait de bons mots pour l’auteur Benoît Rioux, qu’il a comparé à un receveur aux genoux amochés après un match intense. «Je pense que le match n’est pas fini et qu’il nous reste encore plusieurs manches à jouer», a-t-il ajouté.
Tout juste avant lui, celui qui a ainsi reçu ses confidences dans le cadre de ce projet, avait également une série de remerciements à adresser, notamment à Steve Rogers et Andre Dawson, qui signent respectivement la préface et la postface de son bouquin. «Quand Derek m’a proposé de faire sa biographie, j’ai estimé que c’était pour moi la plus belle façon de lui exprimer mon amitié. En écrivant sur lui, j’ai découvert un homme inspirant qui, par sa façon de voir la vie et son ardent désir de déjouer le cancer, allait m’offrir d’extraordinaires leçons. À vous de les recevoir», de dire Benoît Rioux en citant un passage de son livre.
Le Défi gratitude
L’une de ces leçons consiste à voir le bon côté des choses, à exprimer notre reconnaissance et notre gratitude envers les gens qui nous font du bien dans la vie. «Là où il y a de la reconnaissance et de la gratitude, il n’y pas beaucoup de stress. J’aimerais entendre vos histoires», demande Derek Aucoin, qui vous met au défi, pendant le prochain mois, de poser le geste suivant: deux fois par jour, vous appelez une personne de votre entourage pour la remercier d’un geste significatif qu’elle a déjà posé pour vous. 30 jours, 60 personnes. À la fin de l’exercice, vous communiquez avec lui pour lui faire un compte-rendu, via le [derekaucoin.com]. «Créons cette grande vague de gratitude partout au Québec», a-t-il souhaité.
C’est le genre d’exercice auquel il s’adonne lui-même, lui qui cherche chaque jour une action différente à accomplir, pour le simple plaisir de dresser une liste et d’en biffer les éléments par la suite.
À noter que la parution du livre, dans sa version papier, a dû être reportée en raison de la pandémie. On peut toutefois se le procurer en version numérique et en version audio (lue par Derek Aucoin).
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