Une bien mauvaise surprise attendait les membres du personnel du Grenier populaire des Basses-Laurentides à leur retour du congé du temps des Fêtes le lundi 3 janvier dernier: des dizaines et des dizaines de biens laissés à l’abandon à l’arrière du bâtiment, malgré des pancartes bien visibles mentionnant de ne pas déposer de dons lorsque l’entreprise est fermée.
Ce n’est pas la première fois que le Grenier populaire, basé rue Saint-Laurent, à Saint-Eustache, vit pareille situation. Mais, au retour d’un long congé, c’est toujours un plus « triste spectacle » qui s’offre aux yeux du personnel qui doit nettoyer le tout et jeter la plupart des biens qui ont été déposés, parce que détrempés, gelés ou inutilisables, voire même saccagés par des itinérants.
Un problème récurrent et grandissant
« C’est malheureusement un problème récurrent et grandissant en raison de la surconsommation du ‘’vite acheté vite débarrassé’’. Les gens pensent que nous sommes un écocentre, un dépotoir, et se débarrassent de leurs biens de façon sauvage. Ils ne veulent pas attendre la collecte mensuelle des gros rebus de leur ville ou aller les porter à leur écocentre parce qu’il est fermé. Non, ils veulent s’en débarrasser rapidement », se désole Geneviève Éthier, directrice générale du Grenier populaire depuis novembre 2020.
D’ailleurs, celle-ci n’a pas hésité à publier sur Facebook des photos de ce « triste spectacle »; publication qui a suscité pas moins de 238 commentaires et 278 partages à ce jour. « C’est un perpétuel travail d’éducation », rappelle Mme Éthier qui invite les gens à respecter les heures d’ouverture (du lundi au samedi, de 8 h à 16 h; à moins d’avis contraire) pour aller apporter leurs dons, mais aussi d’être respectueux dans les dons qu’ils déposent au lieu de collecte. Souvent, ce qui est donné n’est pas revendable et doit tout simplement être jeté à la poubelle.
La mission du Grenier populaire
Entreprise d’insertion sociale à but non lucratif fondée il y a 30 ans déjà, le Grenier populaire des Basses-Laurentides a, rappelons-le, une double mission. Elle vend, oui, des vêtements, articles domestiques et meubles usagés qui lui sont donnés, mais offre également – et cela est moins connu du grand public – grâce aux sommes amassées par les ventes, des programmes de formation rémunérée permettant aux participants d’acquérir des habiletés et des connaissances, tout en ayant un support et un accompagnement dans leur démarche d’intégration sociale et professionnelle.
Chaque année, ce sont quelque 50 jeunes et adultes qui profitent de ces formations offertes de concert avec Emploi Québec et le Centre de formation professionnelle des Patriotes du Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI).
Cueillette à domicile
Quant au problème de dons laissés sauvagement, Mme Éthier tient à rappeler que son entreprise, qui n’a pas les moyens d’embaucher des employés additionnels pour assurer une surveillance 24 h/ 24 h, a tout essayé (surveillance policière, caméras de surveillance, clôtures, conteneurs avec cadenas) pour inciter les gens à être respectueux, mais en vain.
Le Grenier populaire offre même un service de cueillettes de meubles et électroménagers. Ce service est gratuit, en raison d’ententes, pour les résidents de Saint-Eustache, Boisbriand, Saint-Joseph-du-Lac et Pointe-Calumet. Des frais de déplacement d’environ 60 $ sont demandés aux résidents des autres municipalités des MRC de Deux-Montagnes et de Thérèse-De Blainville. Pour se prévaloir de ce service ou en savoir davantage : transport@grenierpopulaire.com ou [www.grenierpopulaire.com/cueillette-et-livraison].
« Je crois que ce n’est pas vraiment compliqué. Personne n’irait jeter ses déchets dans le salon de son voisin ou n’aimerait qu’on le fasse chez eux. Tant qu’à les jeter, jetez-les dans vos poubelles, pas chez des organismes comme le Grenier populaire », de résumer Geneviève Éhier qui souhaite que le message soit, cette fois, bien compris.
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