Pour la conseillère municipale indépendante du district de la Seigneurie, Isabel Mattioli, il ne fait aucun doute que la construction des deux maisons à étage sur la 3e Avenue, à Saint-Eustache, contribue à la densification de ce secteur. Est-ce un phénomène irréversible? Mme Mattioli ne peut cependant répondre à cette question, mais elle croit qu’il y a lieu que tout nouveau projet du genre, si minime soit-il, soit mené de façon transparente et avec respect.
Pour celle qui a été réélue pour un nouveau mandat de quatre ans, en novembre dernier, il est évidemment trop tard pour que cessent ces deux constructions. « Si effectivement, elles sont trop hautes, est-ce que la Ville optera pour une amende au promoteur et par la suite une dérogation? Si c’est le cas, elle créera une jurisprudence en faveur des promoteurs », estime Mme Mattioli pour qui il faudrait plus d’inspecteurs afin qu’ils interviennent au bon moment, et non après coup.
Faire les choses différemment
Cela dit, la conseillère municipale est d’avis qu’il n’est toutefois pas trop tard pour faire les choses différemment à l’avenir. « Malheureusement, les gens, tout comme moi, n’ont pas été consultés, mis à part un avis public que personne ne lit. Je considère que c’est un manque de transparence envers la population, un manque de respect envers des gens établis dans une rue 100 % résidentielle des années 1970 qui, pour la plupart, y vivent depuis 30-40 ans », de mentionner Mme Mattioli. Elle juge que la tenue, comme elle l’avait suggéré, d’une réunion informative entre les citoyens, le promoteur et la Ville aurait permis à tout le moins de contribuer à du «bon voisinage » dans le secteur concerné.
Celle-ci croit que la Ville de Saint-Eustache devrait donc revoir ses manières de faire, car il y aura d’autres projets de construction du genre non seulement dans son propre quartier, mais aussi dans d’autres secteurs.
« Je ne suis pas contre le progrès et la densification, mais il y a des contextes qui mériteraient d’avoir une approche plus humaine, plus axée sur le voisinage, et aussi plus responsable ‘’environnementalement parlant’’, car là, on vient de créer des îlots de chaleurs, des gaz à effets de serre (GES) supplémentaires », de plaider Isabel Mattioli.
« J’ai espoir qu’il y aura plus [à l’avenir] de solidarité, d’entraide, de bon voisinage dans nos quartiers pour tous les bienfaits que cela procure, dont, entre autres, le sentiment de sécurité. Mais avec ces façons de faire, c’est plutôt l’inverse que l’on a créé… », de conclure la conseillère municipale, tout en se disant très fière de ce groupe de ‘’Seigneurois’’ de s’être pris en mains de la sorte.
Des résidents de la la 3e Avenue, à Saint-Eustache, inquiets d’une possible densification
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