En janvier dernier, les CALACS du Québec recevaient, avec grand soulagement, la confirmation que le fonds d’urgence déployé en 2018 en plein cœur du mouvement #MoiAussi devenait récurrent. En plus de cette annonce, les CALACS apprenaient qu’un montant supplémentaire leur était octroyé afin de consolider leur subvention de base.
«Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme et y avons vu un signe que notre société reconnait davantage l’étendue de l’enjeu social que constituent les agressions à caractère sexuel», souligne Stéphanie Tremblay, agente de liaison au RQCALACS.
Cet investissement, le premier de cette ampleur depuis près de 20 ans, permettra une plus grande accessibilité des services et activités destinés aux survivantes, soutiendra le déploiement d’activités de prévention et de sensibilisation et favorisera la mobilisation des communautés autour de la lutte aux violences sexuelles.
De grands besoins
Malgré les avancées que permet cette augmentation significative du financement des CALACS, les ressources restent malheureusement insuffisantes pour répondre à l’entièreté des besoins.
«Au CALACS L’Ancrage, bien que le rehaussement récent va consolider l’équipe de travail, le montant que notre organisme reçoit pour les 6 MRC du sud des Laurentides correspond à environ 50 % des besoins du milieu» précise Sophie Gilbert, coordonnatrice.
«En effet, les défis sont nombreux: l’étendue du territoire, composé à la fois de zones urbaines et rurales éloignées, une population de 530 000 habitants en augmentation constante et des secteurs de grande pauvreté. Par ailleurs, certaines femmes vivent des situations qui les rendent plus vulnérables, entre autres celles qui ont un handicap ou encore celles qui sont immigrantes ou réfugiées. On doit adapter nos pratiques afin de rejoindre adéquatement ces femmes et cela demande des efforts constants, souligne Mme Gilbert. Si je peux ajouter un élément aggravant: la région des Laurentides souffre d’un sous-financement chronique du réseau de la santé et des services sociaux, ce qui fait que les services de soutien psychologique sont peu accessibles pour un bon nombre de personnes.»
Pour ce qui est du CALACS dans les Hautes-Laurentides, soit L’Élan, cette récurrence financière va permettre d’augmenter les ressources humaines, développer son offre de services, mieux répondre aux différents besoins entourant cette problématique et assurer un meilleur rayonnement sur l’ensemble de son territoire.
«Nous saluons cet investissement nécessaire qui va nous permettre de mieux poursuivre notre travail essentiel auprès de la population, précise Chantal Ruel co-coordonnatrice. Nous avons bien des défis à surmonter avec la grande étendue des deux MRC que nous desservons, l’isolement de la population et des inégalités grandissantes reliés à un contexte de pauvreté.»
En terminant, soulignons que les importantes avancées pour contrer les agressions à caractère sexuel sont le fruit direct de longues luttes féministes et ont été rendues possibles grâce aux voix des survivantes qui se sont levées à plus d’une reprise dans les dernières années. À l’instar du thème de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, Écoutons les femmes, les deux CALACS des Laurentides souhaite qu’on poursuive les actions pour une société égalitaire.
MOTS-CLÉS
CALACS L'Ancrage
violences sexuelles
Sophie Gilbert