logo journal leveil
icon journal
D’autres travailleurs de la santé dénoncent le PL15

D’autres travailleurs de la santé dénoncent le PL15

Publié le 27/10/2023

Les travailleurs de la santé et des services sociaux, assis aux premières loges, risquent de payer le prix de la nouvelle réforme Dubé. Inquiets, ils sont sortis pour alerter la population sur les reculs du droit à la santé et les reculs démocratiques que représente le Plan santé des caquistes, PL15.

« Nous appelons les décideurs politiques à reconsidérer le projet de loi 15 (PL15). Il est de leur responsabilité de protéger les intérêts des citoyens et de préserver le bien commun. Ensemble, nous pouvons bâtir une société plus équitable, plus démocratique et plus résiliente », explique Réjean Leclerc, président de la Fédération de la Santé et des Services sociaux – CSD (FSSS-CSN).

Des travailleurs de la santé de la région des Laurentides, membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux – CSN (STTLSSS-CSN), se sont réunis récemment pour exprimer leurs préoccupations à propos du PL15 devant le bureau du député de Saint-Jérôme et adjoint parlementaire du ministre de la Santé, Youri Chassin.

Les inquiétudes ne se limitent pas aux travailleurs de la santé des Laurentides. Depuis l’introduction du projet de loi, de nombreuses voix dans la société civile se sont élevées pour décrier PL15.

« Il est essentiel que la société québécoise reconnaisse l’importance des services publics dans la vie quotidienne de chacun et de chacune. Ils garantissent l’accès égalitaire, universel et surtout gratuit à des services essentiels tels que la santé et l’éducation. Leur privatisation menace de créer des inégalités croissantes, un Québec où seuls ceux qui ont les moyens financiers pourront en bénéficier pleinement. C’est inacceptable dans une société juste et égalitaire », souligne Dominic Presseault, président du STTLSSS-CSN.

Plus de pouvoir au gouvernement

Le projet de loi prévoit également une centralisation excessive des pouvoirs au sein de la nouvelle agence Santé Québec, ce qui pourrait entraîner un manque de transparence, une absence de reddition de comptes et une diminution de la participation citoyenne.

Le syndicat, qui regroupe quelque 8400 membres dans la région, souligne que les citoyens risquent d’être privés dans leur capacité à prendre des décisions qui les concernent directement. « Au final, cela nuit à la démocratie et à la responsabilité publique ».

Les médecins aussi sont inquiets 

Les médecins aussi s’interrogent sur le pourquoi du PL15. « On ne se remet pas encore de la désorganisation profonde du réseau causée par la réforme Barrette, que déjà Christian Dubé propose une nouvelle mouture comptable centralisatrice, qui ne répond en rien aux besoins actuels des soignants et des patients. Ce n’est plus la qualité de la relation clinique entre le prestataire et le patient qui sera fondamentale, mais plutôt la quantité de contacts par jour, et c’est grave. La santé n’est pas un produit commercial à acheter au prix le plus économiquement viable, mais un droit humain pour toute personne d’accéder gratuitement à tous les soins médicaux nécessaires », souligne le Dr Arnold Aberman, porte-parole de la Coalition Riposte au Plan santé. 

« Non seulement le gouvernement tente de nous imposer des changements titanesques n’allant pas dans le sens d’une meilleure réalisation du droit à la santé et ouvrant grand la porte à la privatisation, mais qui plus est, il tente de le faire sans débat public qui soit à la hauteur de l’ampleur de son plan. Encore une fois, le gouvernement tente d’escamoter le débat démocratique essentiel, et auquel nous sommes en droit de nous attendre », déplore Laurence Guénette, porte-parole de la Ligue des droits et libertés.

Les travailleurs de la santé et de nombreux citoyens du Québec demandent donc que le gouvernement reconsidère la réforme PL15 et veille à préserver le caractère public et démocratique de notre système de santé.

-30-

MOTS-CLÉS