Dans une lettre ouverte acheminée lundi dernier, en fin d’après-midi, et qu’elle a mise en ligne sur son site Web, la CSSMI soutient que ce n’est pas la libre expression qui est en cause dans l’avis d’intention de congédiement acheminé à l’enseignante Kathya Dufault qui, on le sait, a fait état, à visage ouvert, dans les médias, dont à La Presse + et à votre hebdo L’ÉVEIL, des conditions difficiles d’exercer sa profession.
La CSSMI dit qu’il est «faux» d’affirmer, selon ce que le journaliste Patrick Légacé a écrit dans sa chronique du lundi 10 décembre, que le «congédiement de Mme Dufault est directement relié au fait que celle-ci a parlé de ses conditions de travail dans les médias.»
«Jamais aucun employé de la CSSMI n’a été congédié pour avoir parlé aux médias. Notre organisation a une politique de communication claire au regard des rôles et des responsabilités de chacun, et le fait de s’exprimer publiquement ne constitue pas un motif de congédiement», peut-on lire dans cette lettre ouverte.
Et d’ajouter la CSSMI: «Dans ce dossier spécifique, en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et la protection des renseignements personnels, la CSSMI n’est pas autorisée à préciser ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Nous pouvons simplement dire que si l’ensemble des éléments de ce dossier avait été partagé publiquement, cela aurait suscité bien moins d’intérêt.»
Québec solidaire s’en mêle
Le dossier a aussi fait réagir l’ex-candidat de Québec solidaire dans la circonscription de Groulx, Fabien Torres, professeur de sociologie au collège Lionel-Groulx.
Selon Fabien Torres, le message lancé par la CSSMI est clair. «Ici, on veut que Kathya Dufault ne revienne pas et on souhaite envoyer une directive aux enseignants: n’allez pas parler publiquement de vos conditions de travail. Taisez-vous, dites que tout va bien dans vos classes et partez en burn-out en silence s.v.p.», d’écrire M. Torres.
Celui-ci souhaite maintenant que le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et ancien enseignant, saura démontrer «qu’il comprend que le vrai devoir de loyauté d’une enseignante n’est pas envers sa commission scolaire, mais envers les enfants qu’elle voit tous les jours, envers leurs parents et envers la société qu’elle contribue à façonner» et «que cela devrait être également celui de la commission scolaire.»
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