Cogir à la défense du Mostra Saint-Eustache

Ce projet, dont les coûts sont estimés à 60 M$, vise, rappelons-le, la construction de 284 condos destinés au marché locatif, à l’arrière immédiat des bâtiments de la Caisse Desjardins de Saint-Eustache–Deux-Montagnes et du restaurant Boston Pizza. De forme rectangulaire, sa hauteur passera, du sud au nord, de quatre à six, puis à 10 étages. En tout, 427 cases de stationnement, dont 179 seront localisés à l’intérieur du bâtiment, seront aménagées pour les locataires et les visiteurs.

Adopté à la majorité par les membres du conseil municipal de Saint-Eustache lors de leur séance ordinaire du 11 octobre dernier, le second projet de règlement qui permettrait au Mostra Saint-Eustache de voir le jour suscite cependant l’inquiétude des résidents du secteur, dont ceux de la rue Marie-Victorin, principalement en ce qui a trait à la circulation automobile qui risque d’être encore plus achalandée, craint-on, avec l’arrivée des locataires du nouveau bâtiment.

Pour le promoteur immobilier, ce projet se veut, tout au contraire, « une réponse au réaménagement responsable du territoire et à la lutte à l’étalement urbain puisque l’immeuble proposé de 284 logements, sur un terrain de 22 000 m², représente une densité de 129 logements à l’hectare, soit 2,6 fois plus que les propriétés multifamiliales voisines de six logements », tient à préciser Mathieu Millette, vice-président développement immobilier pour Cogir, dans un document qu’il fait parvenir à votre hebdo L’ÉVEIL pour bien expliquer la position de son entreprise dans ce dossier.

L’enjeu de la circulation automobile

Celui-ci rappelle également que la règlementation en vigueur sur ces terrains autorise présentement la construction d’immeubles commerciaux ou industriels à grande surface dont les débits générés à l’heure « peuvent atteindre plus de 400 véhicules en période de pointe, sept jours sur sept ». « Sans compter les livraisons effectuées par des poids lourds, principalement de nuit, pouvant être une nuisance sonore considérable. Quant à l’usage résidentiel multifamilial proposé, il préconise davantage les modes de transports actifs et collectifs et génère entre 5 et 10 fois moins de circulation qu’un commerce à fort rayonnement régional comme le sont les Costco et Walmart », d’affirmer M. Millette dans son document qu’il est possible de consulter sur le www.leveil.com.

Toujours en ce qui a trait à la circulation automobile, l’arrivée du Mostra Saint-Eustache devrait générer 71 véhicules/heure à la période de pointe matinale, et 79 véhicules/heure à la période de pointe du soir, selon les projections mises de l’avant par la firme Gris Orange Consultant dans l’étude qu’elle a produite pour le compte des promoteurs du projet.

« D’après notre analyse préliminaire, l’ajout d’un peu plus d’un véhicule à la minute durant l’heure de pointe nous indique qu’il n’y aura pas un impact significatif sur la circulation dans le secteur. Ceci s’explique entre autres par la proximité d’axes à haute capacité, dont le boulevard Arthur-Sauvé et l’autoroute 640 », d’écrire le consultant dans ce rapport.

Pour sa part, Cogir Immobilier ajoute que le Mostra Saint-Eustache « sera situé à moins de 10 minutes de marche de plusieurs commerces de proximité […] et que l’immeuble mise sur l’utilisation de véhicules électriques en autopartage, mis à la disposition des locataires, pour réduire la dépendance à l’automobile, mais surtout réduire la nécessité de posséder plus d’un véhicule par ménage ».

Enfin, le porte-parole de Cogir Immobilier insiste sur le fait que la réalisation de ce projet va bien au-delà de la construction de nouvelles unités d’habitation et qu’elle contribuera plutôt « à réduire l’impact environnemental lié à l’accroissement de la population, à freiner l’étalement urbain sur les riches terres agricoles de la couronne nord et à proposer un bâtiment à haut rendement énergétique permettant de réduire l’empreinte carbone ».

« L’objectif du partenariat de Cogir et de Beauward Immobilier est donc de devenir un joueur clé dans la lutte aux changements climatiques et dans la création de collectivités viables et responsables », de conclure M. Millette, pour qui « le statu quo n’est plus viable quant au développement des couronnes entourant Montréal ».