Vicaire général du diocèse de Saint-Jérôme jusqu’au printemps dernier, Martin Tremblay, à ce titre, était un membre influent au sein de la Commission diocésaine pour la mission et l’action pastorale. Or, voici que l’évêque du diocèse, Mgr Pierre Morissette, l’envoie étudier la nouvelle évangélisation à Rome pour deux ans.
Créée à l’automne 2016, la Commission diocésaine pour la mission et l’action pastorale a pour principal mandat de trouver de nouvelles manières de procéder afin de réunir les fidèles, notamment, et ainsi éviter la faillite à de nombreuses paroisses. La solution envisagée, et publiée dans ces pages en mars dernier, était de fermer 33 des 54 églises du diocèse. La décision finale sera rendue en décembre prochain après consultations auprès des paroissiens.
En mai dernier, Mgr Pierre Morissette annonçait la nomination de Mgr Raymond Poisson, évêque de Joliette depuis novembre 2015, au poste d’évêque coadjuteur (ou auxiliaire) du diocèse. Au même moment, Martin Tremblay était démis de ses fonctions de vicaire général, et du titre de monseigneur qui venait avec. Il perdait aussi ses appartements à la Cathédrale de Saint-Jérôme, obligé, par surcroît, de retourner vivre chez ses parents à Sainte-Anne-des-Lacs… en attendant de quitter pour l’Italie, en septembre.
«Un temps bénéfique»
Bien qu’à première vue, il puisse sembler curieux que l’un des piliers de la Commission diocésaine pour la mission et l’action pastorale quitte pour Rome au moment même où sévit une crise majeure au sein du diocèse, Martin Tremblay ne le voit pas de cette façon, et ce, même si la proposition de l’évêque lui est apparue surprenante.
«Certains prêtres le demandent, ce qui ne fut pas mon cas, a-t-il indiqué. J’ai donc été surpris puisqu’habituellement, dans une carrière, on ne va qu’une seule fois à Rome pour étudier alors que ce sera ma deuxième, mais c’est un sacrifice qui va rapporter au diocèse.»
Martin Tremblay avait en effet séjourné en sol italien pour deux ans, de 2004 à 2006. Il avait alors complété une maîtrise en spiritualité à la Faculté pontificale de théologie Teresianum. Il qualifie d’ailleurs cette expérience «d’extraordinaire» .
Pour expliquer ce second voyage d’études qui le mènera cette fois à l’université pontificale du Latran, il a parlé «d’un temps bénéfique» où il aura, entre autres, l’occasion de se mettre à jour en théologie.
«La nouvelle évangélisation permet à ceux qui croient en Dieu de renouveler leur manière de se laisser rejoindre par Dieu. Si on est passionné par Dieu et qu’Il change quelque chose dans notre vie, c’est ce qu’on va témoigner» , a-t-il mentionné, certain qu’à son retour, il sera davantage «utile» au diocèse.
«À mon retour, j’espère que je serai converti encore plus et que j’aurai changé mon approche.»
Réfléchir aux façons de faire
Aux dires de Martin Tremblay, la situation n’est pas rose pour l’Église catholique en général. Les paroissiens sont de moins en moins nombreux à visiter les lieux de culte et les coffres des paroisses diminuent à vue d’œil. Son séjour en Italie est donc destiné à l’aider à changer cette donne.
«Il faut réfléchir sur nos façons de faire. Où est-ce qu’on manque? Un peu comme une famille qui se dit que les enfants viennent les visiter moins souvent et se demandent ce qui se passe. Il est donc important de se questionner. Le problème n’est pas nécessairement de mon côté, mais il y a quelque chose qui ne passe pas quand même» , a conclu Martin Tremblay.
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