«Ce qui est le plus inquiétant dans cette histoire, c’est l’union de groupes issus du crime organisé, soit les Hell’s Angels et la mafia. Il y a un proverbe qui dit que l’union fait la force. Voilà ce qui m’inquiète! On va enrichir encore plus le crime organisé sur notre territoire», a mentionné M. Quevillon au sujet de la construction de de ce casino sur la route Simon, sur un terrain appartenant à Sharon Simon, connue comme étant la reine de la contrebande.
Il ne fait pas de doutes dans l’esprit du maire d’Oka que le but de l’aménagement de cette maison de jeux est le blanchiment d’argent.
«Encore une fois, a insisté le maire Quevillon, je tiens à déplorer l’inaction du gouvernement depuis plusieurs décennies. L’abcès grossit de plus en plus d’année en année et personne n’agit. Les gouvernements laissent croire qu’ils s’en occupent, mais les gouvernements changent et ça tombe dans l’oubli!»
Pascal Quevillon le répète depuis des années: Kanesatake doit avoir son corps policier.
«Et pas juste des patrouilleurs, dit-il, mais une escouade mixte avec des policiers de type SWAT qui vont rentrer sur le territoire pour faire le ménage! Un moment donné il va falloir que le gouvernement mette ses culottes!».
Achalandage
Avec l’arrivée des cabanes à cigarettes, puis encore davantage avec le cannabis, les Okois se sont habitués à voir une clientèle différente arpenter leurs rues. L’arrivée d’un casino ne fera que décupler ce phénomène selon le maire d’Oka.
«Oka est une destination agrotouristique qui accueille donc une clientèle composée de touristes et d’amateurs de plein air. Avec l’arrivée de cabanes à cannabis, nous avons vu débarquer une certaine clientèle que l’on n’avait pas l’habitude de voir. Ce sera cette fois un autre type de clientèle!», de dire Pascal Quevillon qui affirme s’inquiéter autant pour les siens que pour certains résidents de Kanesatake.
«Il y a des personnes âgées à Kanesatake qui ne sortent pas de chez elles après 18 h parce qu’elles ont peur. Il ne faut pas mettre tous les Mohawks dans le même panier. 90 % d’entre eux ne sont pas contents de voir ce qui se passe. Quand je dénonce cette situation, c’est autant pour la sécurité des Okois que celle des Mohawks», a conclu le maire Quevillon.
«Appelez les gouvernements!»
À Kanesatake, questionné à ce sujet afin de recueillir ses commentaires, le grand chef du conseil mohawk, Serge Otsi Simon, nous a plutôt redirigé vers les instances gouvernementales.
«Appelez les gouvernements! Parce que c’est de leur volonté si cette situation persiste et pas juste au niveau du casino, mais pour tout aspect de sécurité et environnement», a-t-il répondu avant d’ajouter que comme son homologue à Oka, il est en faveur du retour d’un corps policier entièrement dédié à sa communauté.
«Ils [les gouvernements] ont négligé depuis plusieurs années leurs obligations à Kanesatake de débourser les ressources nécessaires pour que l’on puisse prendre nos affaires en main!»
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