«Il y a quand même une hausse et nous souhaiterions qu’il n’y en ait pas, mais elle est beaucoup moins élevée que celle du Québec, près de la moitié en fait. C’est donc une bonne nouvelle», a indiqué la directrice de la protection de la jeunesse des Laurentides, Myriam Briand, avant d’ajouter que l’année 2019-2020 aura évidemment amené son lot de défis. Confrontée, en fin d’année, à l’amorce de la pandémie de COVID-19, la DPJ a dû adapter son offre de services et ses pratiques aux besoins des enfants et de leurs familles.
«Actuellement, explique Mme Briand, nous ressentons vraiment une migration des signalements vers le nord, à Sainte-Agathe plus particulièrement. La région des Laurentides est grande et les services ne sont pas tous déployés à la même hauteur.»
Fini la liste d’attente
La DPJ aura enfin rattrapé le temps perdu en 2019-2020, au niveau de sa liste d’attente, du moins. À la même période, il y a près de deux ans, elle ne fournissait plus aux demandes avec comme conséquences que des centaines d’enfants se retrouvaient sur une liste d’attente. Grâce à des investissements massifs de Québec, cet épisode est maintenant chose du passé.
«La pandémie nous a permis de nous mettre à zéro. J’ai le personnel pour faire face, grosso modo, aux signalements que j’ai à traiter. Il est certain que pour offrir des services de grande qualité et un filet de sécurité supplémentaire, les charges de travail des intervenantes sont assez élevées», d’indiquer la directrice de la DPJ des Laurentides qui a pu prendre en charge 3 594 enfants en 2020 (par rapport à 3 311 en 2019). Des chiffres qui s’expliquent.
«Il y a évidemment la démographie, soutient Mme Briand. Nous sommes une région qui grandit et avons donc de plus en plus d’enfants sur notre territoire. Il y a aussi les milieux défavorisés dans certains secteurs des Laurentides qui font en sorte que nous sommes dans les régions les plus touchées.»
D’ailleurs, à ce sujet, la DPJ est toujours à la recherche de familles d’accueil.
Statistiques éloquentes
En 2019-2020, 11 199 signalements ont été traités dans les Laurentides (118 316 au Québec), une hausse de 6,21 % par rapport à l’an dernier. 34,9 % de ces signalements ont été retenus.
Durant les premiers mois de la pandémie, la DPJ a toutefois enregistré une baisse de 17,3 % des signalements. Ce n’était que partie remise.
«La hausse fut toutefois fulgurante une fois la période estivale arrivée. C’est exponentiel d’année en année et ça ne cesse d’augmenter», affirme Myriam Briand, précisant que la DPJ n’est pas la porte d’entrée de tous les services pour venir en aide aux enfants et aux parents. De nombreux partenaires travaillent en amont et devraient donc être contactés avant d’en arriver à un signalement.
Outre les chiffres mentionnés plus haut, soulignons que 55,2 % des enfants dont la situation a été prise en charge par les DPJ en 2019-2020 sont demeurés dans leur milieu familial ou chez des tiers significatifs.
775 adolescents ont par ailleurs reçu des services dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), ce qui représente une diminution de 6,9 % par rapport à l’an dernier.
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