Dévoué à la cause depuis plus de 23 ans à la présidence, M. Roy est retraité depuis 2020, lui qui a été chauffeur d’autobus pendant plus de 27 ans. Sa retraite ne l’a pas éloigné de sa bataille, bien au contraire.
« Il n’y avait que 24 heures dans une journée, mais j’ai toujours trouvé le temps de m’investir. Même en ayant un travail à temps plein, j’assumais le rôle de président du Rassemblement pour un pays souverain,” explique-t-il avec fierté. Ce groupe de souverainistes compte maintenant 550 membres à travers le Québec.
La marque de fabrique de ce rassemblement réside dans sa prise de position audacieuse. Un exemple récent de cette audace fut leur présence lors de l’assermentation de trois députés péquistes. Ces députés ont prêté allégeance au peuple québécois, mais ont refusé de le faire envers le Roi Charles. « Nous étions 150 à les appuyer, et à la fin, le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon, est venu nous remercier. Cette nouvelle s’est propagée partout, même en Écosse, en Grande-Bretagne, où elle a fait la une des journaux », raconte le sexagénaire.
Le Rassemblement pour un pays souverain organise chaque année différentes activités patriotiques. Le 23 novembre, un dîner en souvenir des événements historiques de 1867 se tient à Saint-Ours, sur la Rive Sud de Montréal. Le 15 février, un souper honore la mémoire de 1839.
Un moment-phare de l’année est la Journée nationale des patriotes, où des distinctions patriotiques sont remises en présence d’invités de marque. L’ancienne première ministre du Québec, Pauline Marois a été présente. C’est également lors de cette journée caritative que le prestigieux prix Louis-Joseph Papineau est décerné, un honneur qui a déjà été attribué au parlementaire Sylvain Gaudreau.
« Nous ne sommes pas des casseurs », déclare-t-il avec fermeté. La dernière vigile organisée par Pierre-Luc Gilbert remonte au 25 août, devant les bureaux du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), qui refuse de déclassifier des documents liés au référendum de 1995. « Ce refus est contraire à la démocratie », affirme M. Roy.
Ce dernier dénonce aussi des irrégularités lors du référendum de 1995. « Des certificats d’immigration ont été accordés en seulement trois mois à de nouveaux arrivants, alors que le processus prend normalement trois ans, en dehors d’une campagne référendaire ». Il déplore également que des Québécois vivant à l’extérieur aient obtenu le droit de voter en promettant de revenir vivre au Québec après le référendum. « Combien ne sont jamais revenus et n’ont pas tenu leur promesse ? Je dirais que plus de la moitié ne l’ont pas fait.»
Grand patriote, Benoit Roy est convaincu que les Québécois seront de nouveau convoqués à un autre Grand rendez-vous avec l’histoire. « Je ne sais pas quand, mais il y aura un autre référendum ».
Pour éviter toute ambiguïté, le Rassemblement, soutenu par l’ensemble des parlementaires à Québec, demande que les milliers de documents en lien avec le référendum d’il y a 28 ans soient déclassifiés. Ensuite, ils plaideront pour des améliorations lors des futures campagnes référendaires, afin de prévenir des fraudes similaires à celles de 1995.
Des mesures telles qu’une carte d’identité d’électeur-citoyen ou la présence d’observateurs internationaux seront envisagées pour garantir l’intégrité des futurs scrutins référendaires. La transparence devra prévaloir, sans la moindre ombre de censure.
Pour un petit rappel douloureux pour certains, le référendum de 1995 avait été marqué par une victoire très serrée du camp du NON avec seulement 50,58 % des voix, contre 49,42 % pour le camp du OUI. Lors de cette soirée de soulagement pour d’autres, le Québec est passé à un poil de devenir un pays.
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Benoît Roy
Rassemblement pour un pays souverain