En 2018, la vérificatrice générale du Québec avait révélé l’état alarmant de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) datant de 1954, ainsi que de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (HRSJ) construit en 1948. Les rapports de la vérificatrice générale ont mis en lumière des problèmes tels que des salles d’opération inadéquates, un système de ventilation défaillant, et des lacunes dans la continuité des soins à l’HRSJ.
« On se réjouit pour l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Ce centre hospitalier vit actuellement la même chose que certains de nos hôpitaux de la région. Contrairement à HMR, les phases 1 de Saint-Jérôme et de Saint-Eustache ont dû être amputées de façon significative en raison de la hausse des coûts de réalisation des projets et de leur report de deux ans. Une phase 2 est donc incontournable afin de compléter l’agrandissement et la modernisation des hôpitaux de Saint-Jérôme et de Saint-Eustache à la hauteur des besoins de la population de la région des Laurentides. Or, cette phase 2 n’est pas encore incluse dans le PQI (Plan québécois des infrastructures) du gouvernement, ce qui empêche d’avoir la confirmation de sa réalisation », mentionne Marc L’Heureux, président de la Coalition Santé Laurentides.
Si l’annonce de l’agrandissement de l’HMR est bienvenue, la décision du gouvernement de rejeter la demande de la CSL d’actualiser les budgets pour les grands travaux à Saint-Jérôme et Saint-Eustache en décembre 2022 démontre l’importance pour les caquistes de revenir sur leur décision. Une décision gouvernementale qui a eu des répercussions dévastatrices. Pour respecter le budget de 450 millions de dollars alloué à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides a dû sacrifier de nombreux services essentiels, entraînant la suppression du Centre mère-enfant-famille, la réduction de 136 lits d’hospitalisations de soin de courte durée, les soins critiques et coronariens, le rehaussement du service alimentaire et 712 places de stationnement. Pour ce qui est du complexe d’hospitalisation rapide de 57 lits, son agrandissement a été remplacé par la structure modulaire en toile qui devait originalement être temporaire, alors qu’elle semble maintenant là pour rester.
Une question se pose désormais : le gouvernement du Québec privilégie-t-il l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont au détriment des investissements dans les Laurentides ? Rien pour rassurer, le ministre de la Santé a affirmé que les investissements à l’HMR bénéficieront également aux régions avoisinantes. Actuellement, il existe très peu de liaisons entre les hôpitaux des Laurentides et l’HMR, alimentant les craintes d’une centralisation des services à Montréal, au détriment des investissements attendus pour la région des Laurentides, obligeant ainsi les citoyens à se rendre davantage dans la métropole pour recevoir des soins.
La CSL exprime de vives inquiétudes et demande le même traitement que l’HMR pour Saint-Jérôme et Saint-Eustache. « Il y a six hôpitaux publics sur notre grand territoire et ceux-ci sont tous essentiels au maintien de soins de santé de qualité pour nos citoyens. De grands travaux sont en attentes depuis de nombreuses années à Saint-Jérôme, à Saint-Eustache et à Mont-Laurier. Quant à Lachute, à Sainte-Agathe-des-Monts et à Rivière-Rouge, ils ont des besoins cliniques plus ciblés qui sont tout aussi importants. La CSL demande au gouvernement du Québec de ne pas délaisser les citoyennes et citoyens de la région des Laurentides et de leur offrir le même traitement que ceux et celles de l’est de Montréal, avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Une annonce en ce sens doit-être imminente de la part du gouvernement du Québec », exige le président de la Coalition Santé Laurentides.
La Coalition Santé Laurentides rassemble des élus, des médecins, des institutions d’enseignement supérieur, des associations de personnes âgées, des entrepreneurs, des comités d’usagers et des organismes communautaires de la région des Laurentides. Elle agit comme un porte-parole auprès des décideurs pour obtenir un financement et des infrastructures adéquates, ainsi qu’une disponibilité suffisante de professionnels de la santé pour répondre aux besoins en matière de soins de santé et de services sociaux dans les Laurentides. Le territoire couvert par la CSL abrite une population de plus de 660 000 habitants, en plus des nombreux résidents saisonniers.
Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que la CSL fait entendre sa voix pour la même demande. Malheureusement, la réponse du gouvernement, peu importe la couleur au pouvoir, a suivi un schéma prévisible : un intérêt manifesté avant et pendant les campagnes électorales, suivi d’un silence radio une fois les élections passées.
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