Présent dans l’industrie de la rénovation au Québec, et en Ontario, depuis plus de 30 ans, Louis Turcotte, un ancien marchand Rona, est un résident des Basses-Laurentides où il opère notamment le centre jardin Vivaces Plus, situé sur le chemin du Bas-de-Sainte-Thérèse, à Blainville. Il possède sept magasins Home Hardware au Québec et en Ontario. Lorsqu’il a appris qu’il pouvait mettre la main sur la bannière Patrick Morin, il a sauté sur l’occasion.
«J’ai toujours été intéressé par ce fleuron qu’est Patrick Morin. Lorsque j’ai rencontré par pur hasard des membres de la famille Morin et que nous avons discuté, j’ai senti qu’il était temps que l’on jase de ça!»
«Ça», c’est l’acquisition au coût de centaines de millions de dollars de la bannière Patrick Morin, annoncée la semaine dernière. Le montant de cette transaction, qui s’est conclue en novembre dernier, n’a pas été confirmé, mais on parle en coulisses d’investissements se situant entre 400 et 500 M$.
Aucun changement prévu
Louis Turcotte n’a pas l’intention de changer le nom de Patrick Morin qui demeure. Il souhaite aussi conserver les quelque 1700 employés qui oeuvrent déjà au sein des 21 magasins.
«Mon message est très clair. Mon modèle d’affaires, c’est le modèle Patrick Morin, un modèle d’affaires exclusif. Patrick Morin possède ses propres centres de distribution de quincaillerie et de matériaux. C’est un modèle opératoire à préserver à 100%. Je ne veux y apporter aucun changement», a insisté le président du Groupe Turcotte qui a aussi tenu à sécuriser les consommateurs. Ils n’y verront que du feu, promet-il.
«Ça ne change rien pour le consommateur. Ce qu’il retrouvera sur les tablettes est ce que Patrick Morin vend actuellement avec ses fournisseurs. L’entreprise s’est réorientée de belle façon il y a trois ans en favorisant l’achat local. Nous allons continuer dans ce sens et même progresser avec cette volonté d’acheter local.»
Histoire à succès
Quincaillier de quartier, il fut le premier à ouvrir une franchise Rona l’entrepôt. C’était au Carrefour Laval. De fil en aiguille, il a ouvert deux autres Rona L’Entrepôt, à Ottawa, notamment, avant de tous les vendre, il y a cinq ans de cela, en même temps que tous les autres propriétaires de grandes surfaces Rona au Québec.
«J’ai alors gardé mes magasins traditionnels, car je voulais continuer dans ce domaine, mais surtout parce que je croyais aux marchés de proximité».
Ces magasins traditionnels, Louis Turcotte les a toutefois convertis en Home Hardware parce que, explique-t-il, «au cours des dix dernières années, Rona était devenue une compagnie publique, comparativement à une coopérative au cours des 20 précédentes, et ça avait changé énormément!».
Selon son analyse du marché à cette époque, Home Hardware était la bannière «la plus forte» pour desservir les marchands indépendants, sans oublier que cette bannière, née en Ontario, souhaitait s’implanter davantage au Québec.
Avec ses nouvelles acquisitions, Louis Turcotte devient un joueur important de la rénovation. Même s’il compte près de 2 000 employés, il n’a pas l’intention de changer sa façon d’être, celle qui lui a permis autant de succès depuis le début des années 90 lorsqu’il a fait l’acquisition de son premier Rona à Montréal.
«Je suis quelqu’un de très familial qui a toujours été très proche de son personnel de plancher. Je suis un gars de terrain. J’ai été élevé là-dedans. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les magasins!», a conclu Louis Turcotte.
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